Mamady Youla table sur le démarrage de l'exploitation du fer de Simandou avant 2020

Le 13/05/2016 à 11h35

Pour le premier ministre guinéen Mamady Youla, l’exploitation du riche gisement de fer de Simandou dans le sud de la Guinée, débutera avant la fin du second mandat du président Alpha Condé prévue en 2020. Les autorités guinéennes peinent à dissimuler leur impatience face à Rio Tinto.

En conférence de presse hier jeudi 12 mai, à Conakry, le Chef du gouvernement s’est dit «confiant» de voir sortir enfin la première tonne de fer pendant le second quinquennat d’Alpha Condé qui court jusqu’en décembre 2020.«Le gouvernement continue de faire les efforts pour développer ce projet et nous sommes confiants qu’il verra le jour au courant de ce deuxième mandat du chef de l’Etat», a affirmé Mamady Youla, tout en précisant que son équipe «réfléchit aux meilleures alternatives possibles favorables à l’intérêt de la Guinée».Président de la Chambre des mines et Directeur général du projet Guinea alumina corporation jusqu’en décembre dernier, parfait connaisseur du secteur minier guinéen, le Premier ministre a affirmé d’un ton ferme que la récréation était terminée. Et que son gouvernement n’allait plus continuer pendant trop longtemps à attendre les directives des investisseurs.Il faut rappeler que Rio Tinto est présente sur les hauteurs du mont Simandou depuis 20 ans, conduisant un des projets miniers les plus importants au monde avec un investissement estimé à 20 milliards de dollars.Pour se dédouaner de la lenteur du démarrage de ce projet, la compagnie a régulièrement évoqué l’instabilité politique et institutionnelle, et tout récemment la fièvre Ebola et la chute des cours du minerai de fer pour justifier les reports dans le démarrage de l’exploitation de cet important projet.Dans ces circonstances, l’impatience grandit naturellement du côté de Conakry. L’année dernière, l’Assemblée nationale a invité le gouvernement à lui fournir des explications sur le motif qui empêche le démarrage effectif des travaux.

Le président Condé avait pour sa part dit ne pas comprendre la présence de Rio Tinto sur le sol guinéen en deux décennies sans pouvoir expédier une tonne de fer sur le marché international.

Par Ougna Elie Camara (Conakry, correspondance)
Le 13/05/2016 à 11h35