Changement à la tête de l’Autorité de régulation des marchés publics de Guinée

En prenant service ce 13 juin, le nouveau patron de l’ARMP, qui bénéficie de l’entière confiance du président Alpha Condé, a placé sa nomination sous le signe de l’efficacité et de l’efficience.«L’Autorité de régulation des marchés publics doit cadrer avec la bonne gouvernance, car telle est la politique initiée par le président», a-t-il affirmé.Ancien directeur général du Patrimoine bâti public, Jonas Mukamba Kadiata Diallo se devait en effet d’apporter cette mise au point. Car l’ARMP, chargée d’assurer le bon fonctionnement institutionnel et règlementaire du système d’attribution des marchés publics en Guinée, est empêtrée depuis plusieurs mois dans de nombreux scandales liés au non-respect des procédures de passation des marchés.Aussi, cette importante institution rattachée à la Présidence de la République est aussi accusée de lourdeur administrative et de gestion chaotique des différends relatifs aux procédures d'attribution et d'exécution des marchés.En mai dernier, quatre de ses fonctionnaires soupçonnés de corruption avaient été suspendus à titre conservatoire dans le cadre d’une nébuleuse affaire d’acquisition de deux bus pour le compte du ministère de l’Enseignement pré universitaires.Le directeur général entrant a promis d’agir rapidement pour garantir la moralisation de la passation des marchés publics et renforcer la notoriété de son institution. «Je ferais en sorte, dans l’exercice de ma mission à la tête de l’ARMP, d’être juste et de toujours agir en toute humanité et équité dans le respect des lois, des règlements et de la charte de transparence et de l’éthique», a-t-il signifié.Il faut retenir que Diallo remplace à ce poste Guillaume Curtis, neveu du président Alpha Condé. Celui-ci occupait ce poste depuis juillet 2014 après son départ en fracas du secrétariat général du ministère des Mines et de la géologie.En cédant son fauteuil, Guillaume Curtis a dit partir avec un goût d’inachevé en raison de l’existence de plusieurs chantiers non réalisés.Il a ainsi déploré le retard accusé dans la mise en place de l’organisme indépendant de certification des entreprises, la non-réalisation du premier audit indépendant sur un échantillon de 300 marchés et l’impossibilité à étendre les activités de l’ARMP à toutes les régions administratives afin de surveiller la réglementation sur les marchés publics à l’intérieur du pays.Il a appelé toutefois son successeur à consolider les acquis enregistrés. Et surtout à se préparer à affronter certains entrepreneurs et fournisseurs toujours hostiles au changement.