Des commentaires parus dans la presse locale ont obligé le richissime homme d’affaires à faire le point sur sa compagnie aérienne, cinq mois après sa présentation aux Guinéens. Alors que ces commentaires attribuaient Guinea Airlines au fils du président Alpha Condé, l’homme d’affaires a démenti. "Je voudrais insister là-dessus, et il faudrait que cela soit très clair, c’est une compagnie privée, qui nous appartient à 100% et non à l’Etat guinéen", a-t-il dit. "Si le fils du président veut créer sa compagnie, il peut le faire. Mais c’est irrespectueux que certains journalistes disent que cette compagnie (Guinea Airlines) lui appartient", estime Antonio Souaré. Accompagné d’Alain Regourd, homme d’affaires français déjà présent dans le ciel d’Afrique centrale, Antonio Souaré avait en effet présenté deux aéronefs de la compagnie en février dernier. Ainsi, l’autre réalité qui fait médire sur Guinea Airlines, c’est que ces deux appareils n’ont pas bougé du sol depuis cette présentation. Là, Antonio a indiqué que la balle reste dans le camp des autorités aéroportuaires guinéennes. Une explication qui a été soutenue par des responsables de l’Autorité guinéenne de l’aviation civile. ‘’Nous avons créé la compagnie, nous avons les avions, nous attendons que toutes les formalités internationales soient satisfaites. Car l’avion a besoin de beaucoup plus de sécurité‘’, a-t-il indiqué.
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La conférence a été co-animée avec le directeur général de l’Autorité guinéenne de l’aviation civile, Mamady Kaba. Celui-ci a confirmé que Guinea Airlines a été créée "dans les règles de l’art". Mais, selon Sekou Oumar Thiam, directeur du transport aérien à l’Autorité guinéenne de l’aviation, la compagnie guinéenne de droit privé n’a pas encore son certificat d’opérateur aérien. C’est ce certificat qui permettrait à Guinea Airlines de desservir les pays voisins, comme cela est inscrit dans les missions qu’elle s’est assignées. Sur le plan local, les promoteurs de Guinea Airlines disent attendre le feu vert de l’Autorité guinéenne de l’aviation civile. Comme le reconnaît Antonio Souaré, l’état piteux des infrastructures aéroportuaires ne peut pas permettre le démarrage de la compagnie pour desservir les sept capitales régionales du pays. La présentation des deux aéronefs de Guinea Airlines en février dernier avait été bien accueillie par de nombreux Guinéens qui trouvaient en cette compagnie, quoique privée, un motif de fierté nationale. La Guinée est en réalité l’un des pays de la sous-région sans compagnie nationale, depuis la dissolution d’Air Guinée en 2002.