Vidéo. La Guinée impuissante face au fléau de la pêche illicite, non déclarée et non réglementée

le360 Afrique/Souaré

Le 23/10/2021 à 11h16, mis à jour le 24/10/2021 à 13h45

VidéoLa pêche illicite, non déclarée et non réglementée (pêche INN) reste un fléau en Guinée. Cette pratique affecte quasiment toutes les filières de la pêche (artisanale, artisanale avancée et industrielle). Les autorités guinéennes semblent impuissantes face à cette réalité. Reportage.

S'il y a aujourd'hui en Guinée un secteur qui souffre abondamment de pratiques anormales, c'est bien l'halieutique qui se retrouve pris en otage par la pêche Illicite, non déclarée et non réglementée, communément appelée pêche INN.

Ce phénomène, qui constitue une grande menace pour les écosystèmes marins, déséquilibre quasiment tous les types de la pêche, à savoir la pêche artisanale motorisée, la pêche artisanale avancée et la pêche industrielle. Ce, avec la complicité des autorités, nous dit le vice-président de la FENAPAG-AC (fédération nationale des pêcheurs artisans et activités connexes de Guinée), Minkaël Soumah: «La mer est abandonnée».

«Pas de contrôle alors qu’on sait que ne peut-être pêcheur que celui qui a la licence de pêche. Mais les gens viennent, une partie contrôle et une partie agrée, c’est-à-dire que le CNSP (Centre national de surveillance et de protection des pêches) contrôle l’armement et la direction nationale de pêche maritime octroie la licence, ce n’est pas normal. La licence est octroyée n’importe comment en Guinée» détaille-t-il.

Pour Fodé Idrissa Kallo, vice-président des jeunes pêcheurs artisans de Guinée, la pêche INN cause des milliards de dollars de pertes dans la sous-région. D'après lui, la principale raison tient au fait que les petits poissons sont pêchés avant même qu'ils ne se développent. Et puis sans hésiter, il pointe du doigt la corruption qui, d'après lui, gangrène sévèrement le secteur halieutique.

A rappeler que c'est à cause de cette même pêche illicite qu’en mars 2014, la Guinée a été interdite d'exporter ses poissons vers l’Union européenne. Ainsi, les acteurs de la pêche souhaitent-ils voir le Centre national de surveillance et de protection des pêches renaître de ses cendres. Ils invitent le président de la transition et son équipe à s’intéresser au respect strict d’une pêche responsable et durable.

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 23/10/2021 à 11h16, mis à jour le 24/10/2021 à 13h45