Au-delà de leur avantage fort apprécié, ces engins sont tenus pour responsables des nombreuses perturbations notées dans la circulation à Conakry. Un véritable casse-tête pour la police routière, souligne l'adjudant-chef Alhassane Camara. «Ils perturbent la circulation, aucun respect pour les gens, y compris nous les policiers. Pendant que les policiers travaillent, le syndicat des motos tricycles vient créer des perturbations sur la route. Je souhaite que l’Etat interdise la circulation de ces motos en Guinée car ils sont les principaux responsables des embouteillages», déplore cet agent.
Un mal nécessaire pourtant, reconnaît Aboubacar Camara, qui emprunte souvent les motos tricycles. Il estime en effet qu’aucun des dérapages de ces conducteurs de motos ne peut pousser les autorités à interdire leur circulation. «C’est vrai que les conducteurs de ces motos déconnent souvent, ils ne respectent pas les règles de la circulation, mais ça nous aide beaucoup, ça évite les embouteillages, on arrive au bureau à l’heure», se réjouit l'usager qui les emprunte tous les jours.
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En Guinée, aujourd'hui, le business autour des motos tricycles attire beaucoup de micro-investisseurs qui cherchent à arrondir leurs fins de mois. C'est le cas de Mohamed Kaba, architecte, qui a placé une partie de son épargne dans ce mode de transport qui présente néanmoins plusieurs avantages dans un pays où les jeunes trouvent difficilement un emploi.
«J’ai investi dans ces motos par curiosité pour savoir comment ça évolue. J’ai d’abord acheté une moto, puis rapidement, je l’ai amortie. C’est avantageux. Ça rapporte entre 20 et 25 dollars par jour. C’est assez intéressants», dit-il.
A noter que cette activité, la conduite et gestion de motos tricycles, est aujourd'hui assurée par de nombreuses sociétés qui emploient de jeunes Guinéens.
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Encore là, la collaboration entre employés et employeurs reste compliquée. Certaines méthodes utilisées par les patrons de ces sociétés vis-à-vis des conducteurs sont décriées. Pas de doute qu'à l'allure actuelle, l'Etat guinéen va devoir très rapidement prévoir une réglementation pour les motos tricycles. Et puis, peut-être aussi, considérer de près le mode de fonctionnement des entreprises qui recrutent et emploient de jeunes conducteurs guinéens.