Ces dernières années, les autorités locales agricoles et les producteurs de Kindia s'activent pour redonner à leur région son potentiel agricole d'antan. Aboubacar Camara, le directeur préfectoral de l'agriculture, souligne qu'il y a des projets qui avancent déjà dans le cadre de la relance des cultures fruitières. Surtout l'ananas qui prend une allure exponentielle.
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Selon lui, il y a trois principales spéculations dans la région, à savoir l'ananas, la mangue et bien sûr l'incontournable banane. Actuellement, de grandes productions sont en train de s'installer sur des dizaines, voire des centaine d'hectares, afin de moderniser le secteur. Car, au début, reconnaît, Aboubacar Camara, les choses se sont faites de façon un peu anarchique. Il pense notamment à l'absence d'harmonisation dans les variétés produites, au non-recours à des techniques modernes, aux petites superficies d'exploitation... Autant de choses qui ne permettent pas d'avoir une production rentable et pérenne. Aujourd'hui, les choses changent progressivement.
Au-delà de la production industrielle, la formule Kindia est le «Jardin de Guinée» qui tient surtout à cette image carte postale. Ces femmes au bord de la route nationale exposent divers produits agricoles 24h/24. Les voyageurs qui partent sur Conakry sont les principaux clients, précise Hawa Soumah, vendeuse de fruits et de légumes.
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«Nous vendons ici de 6h à 20h, certaines d'entre nous restent ici 24h sur 24. Ça dépend du rythme de la vente. Des fois, tu peux venir ici et rentrer bredouille... Ce sont les gens qui partent sur Conakry qui achètent beaucoup. Les autres ce n'est pas aussi important que ça. Ensuite, certains clients se comportent mal avec nous. Il arrive même des fois qu'ils nous parlent mal. C'est pas tout le monde qui achète une grande quantité de nos produits», se plaint-elle.
Ainsi, les temps sont devenus durs pour ces vendeuses. Les prix des produits ont grimpé de manière vertigineuse. Cela est dû surtout à la cherté des intrants agricoles sur le marché. Et ce, sans parler des conditions pénibles qu'elles vivent à leur lieu d'exposition. «Actuellement, tout est devenu cher. Avant, si on prend par exemple ces tomates, on achetait 5 à 2500 francs guinéens et on en revendait à 5000 f, ça nous permettait de gagner de quoi nourrir nos enfants. Mais, de nos jours, tout est cher. De l'autre côté, la poussière nous fatigue excessivement. On est sans cesse enrhumées», poursuit la femme de 50 ans.
À noter que le manque d'équipement reste un problème majeur pour l'épanouissement des producteurs dans la zone agricole de Kindia. À cela s'ajoute bien sûr les difficultés de conservation à cause de l'absence notoire d'infrastructures adéquates.