Guinée: fin de ramadan sur fond de galère pour les ménages

VidéoEn Guinée, l’Aïd el-Fitr a été célébrée dans un contexte difficile. En dépit de la disponibilité des produits, les clients ne se sont pas bousculés. Une situation qui inquiète.

Le 03/05/2022 à 13h00

Nous sommes à la Cimenterie, en banlieue de Conakry. Ici, c'est la fête avant l'heure. Beaucoup de mouvement, mais le commerce reste encore timide. «Franchement, cette année, on peine à écouler nos produits. Les gens veulent acheter mais ils n'ont pas d'argent. Ils viennent ici marchander longuement, mais au finish, ils ne peuvent rien prendre. L'année dernière c'était mieux», déplore Hadja Barry. La commerçante ajoute: «Aujourd'hui, c'est vrai, il y a un léger mouvement, les prix sont fixés à 70 mille, et même 50 mille, chacun peut trouver son prix. Mais même là, pas évident».

Plus loin, chez deux sœurs commerçantes, l'activité semble mieux se porter, légèrement mieux. Il faut beaucoup de rhétorique pour convaincre les clients. Et ça semble plutôt marcher, informe Nénen Diallo: «Chez nous, c'est la tendance, le coin branché. Nous avons des produits avec 100 ans de garantie. Nous avons toutes les qualités. Vraiment, ici ça va al hamdoulillah». Le faible nombre des achats est dû au coût élevé des produits, selon les clients. A défaut de pouvoir acheter pour tout le monde, il y a juste à procéder par priorité.

Et l'ordre dressé par Khadiri Bah, venu faire des achats, semble plutôt surprenant: «Il est souhaitable, après le ramadan, de pouvoir s’acheter au moins un nouveau complet (de tissu). Heureusement, moi j’ai trouvé mon habit de fête, maintenant je suis en train de voir pour ma femme et peut-être pour les enfants».

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 03/05/2022 à 13h00