C’est une première en Guinée, un salon qui réunit principalement les agriculteurs pour tenir des panels et conférences afin d’aborder les principales problématiques du secteur. Et cette initiative tombe à pic, car l'heure est grave: «La Guinée est un scandale géologique, mais il faut reconnaitre aussi que le secteur agricole est un autre scandale, à travers le caractère riche du sol guinéen», souligne Masaliou Bah, initiateur des «72 heures de la terre guinéenne».
Le salon, qui s'est tenu du 12 au 14 octobre, visait aussi à permettre aux jeunes Guinéens investis dans l’agriculture de pouvoir tirer de bonnes idées lors des panels, explique Masaliou Bah: «On s’est dit pourquoi ne pas essayer autour d’un colloque, de panels, d’inciter ces acteurs, qui ont envie d’aller de l’avant dans le secteur agricole, à avoir plus de possibilités avec les institutions, avec les bailleurs de fonds pour qu’ils puissent être accompagnés dans ce qu’ils font».
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Si pour cette première édition, la pomme de terre a été mise en avant, l'occasion a été également saisie par les agriculteurs pour aborder certaines difficultés auxquelles ils font face. «La première difficulté, c’est la route. C’est difficile d’aller chercher la pomme de terre dans les villages. A Timbi Madina, par exemple, le kilo n’est pas du tout cher, il se vend à 4.000 francs guinéens (50 centimes d'euros) directement dans les champs. Mais pour (...) les amener au marché, nous payons entre 7.000 et 8.000 francs de transport par sac de 20 kilos. Sur le trajet entre Timbi Madina et Labé, à Hafia, où il ne fallait que 40 minutes, les camions font 5 heures de temps. C’est surtout ce qui rend la pomme de terre chère», déplore Djenabou Sylla.
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Pour les producteurs de pomme de terre, la route ne constitue pas le seul problème, il y a aussi un sérieux problème de stockage. Toujours selon Djenabou Sylla, «en pleine période de récolte de la pomme de terre, nous pouvons charger plus de 20 camions, chaque camion prend plus de 30 tonnes, mais là aussi nous avons un sérieux problème de stockage».
Mais la bonne nouvelle, peut-être, c’est le fait qu’actuellement les producteurs de pomme de terre se lancent dans sa transformation en chips et, très prochainement, en purée.