Cette enquête vise plusieurs anciens responsables, dont les anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo, Sidy Touré et l'ancien président de transition Sékouba Konaté(2009-2010), selon un document du parquet général de la Cour d'appel de Conakry consulté mardi par l'AFP.
Elle vise une quarantaine de personnes pour des «faits présumés de stellionat (le fait de vendre ou hypothéquer un bien dont on sait ne pas être propriétaire), complicité, faux et usage de faux» liés à des biens immobiliers bâtis et non bâtis, selon la même source.
Parallèlement mardi, la FNDC, principale coalition de mouvements politiques et d'organisations de la société civile en Guinée, formée notamment des partis des anciens Premiers ministres Diallo et Touré, a exigé mardi une publication des membres de l'organe dirigeant de la junte, Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD).
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Dans un communiqué la FNDC juge cette publication nécessaire «par devoir de transparence et de responsabilité dans la conduite de la transition», après convocation de plusieurs de ses membres dans cette enquête.
Outre les anciens Premiers ministres Diallo et Touré, l'ancien chef de gouvernement Lansana Kouyaté, les anciens ministres Jean-Marc Télliano, Makalé Traoré et Papa Koly Kourouma et un chef de parti, Faya Millimono, ont été convoqués lundi par la junte dans le cadre de la campagne de récupération de ces biens, a affirmé lundi leur porte-parole Cellou Dalein Diallo.
Ils se sont présentés dans un camp militaire devant le chef d'état-major des armées, le colonel Sadiba Coulibaly, et le chef de la gendarmerie, le colonel Balla Samoura, a dit Diallo à la presse.
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«Tous les leaders politiques ont souscrit à l'action de récupération des biens de l'Etat mais ont demandé que la justice soit leur boussole. (C'est) pour éviter que d'honnêtes citoyens, ayant acquis des terrains et bâtiments relevant du domaine privé de l'Etat ne soient injustement et arbitraitrairement humiliés et spoliés», a-t-il déclaré.
Le colonel Mamady Doumbouya, chef de la junte qui s'est fait investir président, a assuré qu'il n'y aurait pas de «chasse aux sorcières» mais que la justice serait la «boussole» du pays.