Le Front national pour la défense de la Constitution s'émeut aussi de «l'ingérence» de la junte désormais au pouvoir dans la procédure judiciaire en cours contre Condé, a dit Me Vincent Brengarth, un associé du cabinet parisien qui représente le FNDC.
Condé s'est envolé samedi pour la Turquie après avoir été autorisé à aller se faire soigner à l'étranger par la junte qui l'a renversé en 2021 après plus de dix années d'exercice du pouvoir. Condé a quitté le pays malgré les poursuites engagées début mai contre lui et une trentaine d'anciens hauts responsables pour assassinats, actes de torture ou enlèvements. Le FNDC est à l'origine de ces poursuites.
Le FNDC «craint» ce départ de Condé alors qu'il devrait être maintenu à la disposition de la justice pour les besoins de l'enquête, a dit Me Brengarth, joint au téléphone par l'AFP. Il a invoqué l'éventualité que Condé ne dispose de «relais à l'étranger» et des «moyens d'organiser sa fuite».
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«Nous n'avons même pas le début d'un élément de nature à nous permettre de véifier la réalité des soins médicaux et la nécessité d'aller à l'étranger plutôt que de se faire soigner par des médecins guinéens», a-t-il dit.
Il a reconnu le droit de Condé au secret médical. Mais il a rappelé que la justice avait demandé à ce que toutes les personnes visées aient l'interdiction de sortie du territoire. Il a parlé d'«ingérence de la part de la junte militaire dans un processus dont on pensait qu'il relevait uniquement de l'autorité judiciaire». Il s'est interrogé sur des motivations autres que médicales que pourrait avoir eues la junte.
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Cette dernière a invoqué «le respect de la dignité et de l'intégrité» de l'ex-chef de l'Etat ainsi que «des raisons humanitaires» pour le laisser partir.
Le FNDC a orchestré des mois de mobilisation en 2019-2020 contre un troisième mandat de Condé. La contestation, plusieurs fois brutalement réprimée, a fait des dizaines de morts civils sans empêcher une nouvelle investiture de Condé en décembre 2020.