Le concept en lui-même semble impertinent. L’«Assemblée générale Lafidi», ou «AG Lafidi», du nom de ce célèbre plat guinéen fait à base de riz, d’huile de palme et de gombo, attire du monde attire du monde. Ce jour, nous avons des invités de taille venus parler aux jeunes: le directeur général de la Société nationale des eaux, un chroniqueur de l’émission politique la plus suivie du pays, et un leader de la plus forte alliance politique de Guinée.
Ibrahima Soumah, journaliste, voit dans cette rencontre un symbole d'unité: «Les Guinéens sont loin d'être divisés. Tout le monde est porté vers le progrès de la Guinée, ce qui fait que chacun pose ses inquiétudes.» Au cœur du débat, il y a la Guinée, son avenir et sa jeunesse. Les échanges sont par moments houleux, avec une bonne dose de passion et de raison. De quoi les rendre intéressants. Pour Moussa Diallo, participant, «chacun a essayé de défendre sa position. Personnellement, je n'ai pas apprécié certaines idées, mais c'est un débat, et puis, intellectuellement on gagne aussi.»
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L'AG Lafidi, qui se tient tous les week-ends, a pour ambition d'ouvrir les débats à la jeunesse afin qu'elle puisse aussi donner son avis. Prendre position, discuter, manger et boire. Autrement dit, joindre l'utile à l'agréable. Mais que seraient ces rencontres sans ce riz arrosé d'huile rouge dont le parfum se mêle au débat? Pour les vendeuses de lafidi, c'est aussi un grand jour. Aussi bien pour elles que pour le pays, c'est surtout une question d'histoire, d'héritage et d'avenir, fait savoir Mariama Barry: «C'est satisfaisant après 5 ans d'absence. Nous sommes heureux de partager cette AG Lafidi, qui est pour nous un héritage. C'est grâce à ce débat que le cadre ici a été reconstruit.»
Du beau monde à nourrir, et de l'argent à se faire aussi. Mais au-delà, tous les participants au débat nourrissent une même conviction: ils sont certains que l'avenir du pays se joue ici, sous ce cabanon en tôle.