Les attaques islamistes à Bamako, et tout récemment à Ouagadougou, donnent de l’insomnie à Conakry. D’autant que la Guinée est fortement impliquée dans la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-unies pour la stabilisation au Mali -Minusma, à Kidal, à travers un bataillon de 850 hommes.Signe que l’hypothèse d’une menace terroriste est prise au sérieux, la question a été évoquée au Conseil des ministres tenu jeudi 4 février.Le communiqué sanctionnant ce Conseil rapporte, en effet, que le président guinéen Alpha Condé a «demandé aux ministres en charge de la Défense, de la sécurité, de l’administration du territoire» de renforcer les dispositifs sécuritaires au niveau des établissements ouverts au public.De fermes instructions ont aussi été données au ministre de l’Hôtellerie, du Tourisme et l’Artisanat de veiller au renforcement des mêmes dispositifs dans les hôtels.Il faut signaler que le président Condé croit fermement en la menace d’une attaque terroriste contre son pays. En juillet dernier, alors qu’il s’exprimait devant des étudiants à Conakry, il n’avait pas hésité à lâcher la vérité.«Tous les pays sont menacés. Il y a une semaine les français m’ont appelé pour me dire attention ! On va vous attaquer à Mandiana (ville située au nord-est de la Guinée à proximité des frontières malienne et ivoirienne)», avait-il révélé. «Il faut qu’on sécurise nos frontières, parce qu’ils veulent attaquer en Côte-D’ivoire, en Guinée, au Mali et au Burkina Faso», avait-il ajouté.Depuis le renforcement des mesures dans la capitale guinéenne, aucune arrestation n’a été officiellement signalée. Aucun détail non plus n’a été fourni sur le reste des dispositions envisagées. «Question de sécurité nationale», commente sans trop d’explication un ministre contacté par nos soins.Toujours est-il qu’à Conakry, le pouvoir a renforcé la sécurité dans les grands carrefours stratégiques de nuit comme de jour. Les grands hôtels fréquentés surtout par les expatriés se mettent au pas. Les effets personnels tels que les sacs et les téléphones sont soumis à une fouille minutieuse. Les personnes et les véhicules passent aussi aux lasers détecteurs d’armes.
Le 11/02/2016 à 13h22