Valse de mutations annoncée dans la police où 85% des agents se trouvent à Conakry

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Le 28/02/2016 à 18h47

Le ministre guinéen de la Sécurité et de la protection civile s’apprête à opérer de grandes réformes dans son secteur. En tournée dans certains services relevant de son ministère, il a appelé les agents à se mettre au pas au nom de la réforme dans les secteurs de la défense et de la sécurité.

Nommé début janvier à la tête du ministère de la Sécurité et de la protection civile, Me Abdoul Kabèlè Camara, s'est rendu mardi dans certaines unités de police de Conakry pour dévoiler sa politique.Comme première mesure, celui qui a passé les cinq dernières années au ministère délégué à la Défense nationale, a annoncé une série de mutations parmi les agents de police où l’écrasante majorité des effectifs se trouve concentrée dans la capitale.Pour lui, il est inadmissible de constater que sur un effectif de 13.000 hommes, au moins 11.000 (environ 85%), soient en poste à Conakry, contre quelque 2.000 seulement pour tout le reste du pays.La tournée du ministre de la Sécurité et de la protection civile l’a conduit dans certains commissariats, ainsi que dans les services stratégiques comme la Direction de surveillance du territoire (DST) et la Direction centrale de la police judiciaire (DPJ).«Si vous avez choisi la police par vocation, attendez-vous à servir partout en Guinée, dans les zones les plus reculées. Dans le cas contraire, vous déposez la tenue», a-t-il prévenu les forces de sécurité. «Vous n’êtes pas entrés dans la police pour servir exclusivement Conakry», a dit Me Abdoul Kabèlè Camara, partout où il est passé.Dans l’optique de rétablir la confiance entre les citoyens et les forces de police, le ministre de la Sécurité a appelé la chaîne de commandement et l’ensemble des éléments à poser le vrai diagnostic afin de trouver le véritable remède aux problèmes qui se posent à la police guinéenne.Il a appelé tous les acteurs à se poser en médecin pour diagnostiquer les maux et apporter la thérapie nécessaire. «Il ne s’agira pas d’une intervention superficielle, ça sera une intervention chirurgicale en profondeur pour extraire le mal au fond de la police», selon ses propos.Enfin, il a invité les éléments à rester engagés et déterminés pour le changement dans le secteur de la sécurité et de la protection civile. «C’est le prix à payer pour nous réconcilier avec notre population».

Par Ougna Elie Camara (Conakry, correspondance)
Le 28/02/2016 à 18h47