La Guinée se penche sur les impacts environnementaux de ses projets miniers

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Le 08/06/2016 à 13h12

La Guinée organise depuis mardi une table ronde autour de la thématique «Mines et biodiversité». Initiée par International finance corporation (IFC), du Groupe de la Banque mondiale, cette rencontre vise à sensibiliser les acteurs sur la protection de l’environnement.

Au moment où la Guinée est résolument engagée à démarrer ses mégaprojets miniers, il est essentiel que le volet environnemental ne soit pas occulté. C’est dans ce cadre que du 7 au 9 juin courant, une table ronde est organisée par l’International finance corporation (IFC), du groupe Banque mondiale, dans le but d’examiner les effets de l’activité minière sur les écosystèmes marins et terrestres, et éventuellement à préconiser des solutions pour restaurer l’environnement et le protéger.Par ailleurs, cette table ronde se veut un espace de concertation qui vise particulièrement à améliorer la gouvernance et la transparence dans le secteur minier.S’exprimant à l’ouverture des travaux, le chef du Département environnemental et social d'IFC, Seynabou Bah, a exhorté les autorités guinéennes et l’ensemble des parties prenantes du secteur minier à accroitre les efforts pour préserver la biodiversité dans l’intérêt des générations présentes et futures.Elle a rappelé que plus d'un milliard de personnes vivant aujourd’hui dans la pauvreté subsistent grâce à cette biodiversité. "Par conséquent, a-t-elle interpellé, sa dégradation du fait de l'homme ou de la mauvaise gouvernance prive la société de ses ressources naturelles et accentue la vulnérabilité des personnes déjà fragilisées".Pour Seynabou Ba, le développement humain, la protection des écosystèmes ainsi que la croissance économique sont trois objectifs complémentaires et non antinomiques et doivent constituer une priorité absolue pour l’ensemble des acteurs, y compris les populations.Les débats en cours à Conakry dans le cadre de cette table ronde regroupent notamment des représentants du gouvernement, des donateurs, la société civile et le secteur privé.Le gouvernement guinéen salue la tenue d’une telle rencontre qui se tient au moment où la Guinée s’apprête à accroitre l’exploitation de son riche potentiel minier. Par le ministre des Mines et de la géologie, le gouvernement a assuré faire de la préservation de la biodiversité et de l’écosystème une priorité de premier plan.Le ministre Abdoulaye Magassouba a toutefois appelé à un accompagnement de la communauté internationale pour aider le pays à relever ce défi. «La préservation de cette diversité unique en Afrique de l'Ouest dont bénéficie la Guinée nécessite un encadrement de l'activité humaine, une réglementation efficace pour nous assurer un développement économique soutenable sur le long terme, une exploitation de notre potentiel d'aujourd'hui garantissant la prospérité et la santé des Guinéens de demain», a t-il souligné.Ce rendez-vous se tient au moment où la Guinée, à l’instar de la communauté internationale, n’entend pas rester en marge de la lutte contre le dérèglement climatique.L'IFC a réitéré son soutien au développement qui protège la biodiversité en Guinée tout en stimulant la croissance et le développement du pays. L’institution s’est engagée à accompagner les opérateurs à promouvoir les meilleures pratiques en matière de préservation de la biodiversité.

Par Ougna Elie Camara (Conakry, correspondance)
Le 08/06/2016 à 13h12