Après l'ordonnance de la Chambre d'accusation de la Cour d'Appel de Dakar, en janvier dernier, il restait le décret de Macky Sall pour l'extradition en Guinée du commandant Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba. La presse sénégalaise a révélé vendredi que le président Sall a pris son décret depuis le 10 février. Une information confirmée par l'avocat de Toumba Diakité, Me Baba Diop qui demande la libération de son client. " En vertu des articles 71 et 77 du règlement sur l'extradition, il ne peut pas être détenu au-delà de 30 jours après la signature du décret. Cela veut dire qu'il ne peut pas être détenu au-delà du 11 mars. Sinon, ce sera une détention arbitraire ", a indiqué l'avocat.
En réponse à la demande de l'avocat sénégalais, la justice guinéenne croit qu'elle a encore du temps pour extrader Toumba Diakité arrêté en décembre 2016 par la police sénégalaise. "Il y a toujours le principe d'exception qui nous donne la possibilité de l'extrader dans la semaine qui suit la fin du délai de 30 jours", nous a expliqué un cadre du ministère de la Justice de la Guinée.
Des sources proches du dossier ont confié au correspondant de le360 Afrique à Conakry que Toumba va être extradé entre lundi 13 et mardi 14 mars. En tout cas, la délégation guinéenne devrait être à Dakar ce weekend, ajoute la même sourc
Si la Guinée a tardé à extrader son prisonnier, c'est à cause de la lenteur de son administration. Le processus implique au moins deux ministères, c'est-à-dire ceux de la Justice et des Affaires étrangères. A la dernière minute, le président Alpha Condé a dû s'impliquer dans ce processus. "Suite à un entretien à Sekhoutoureyah, jeudi 9 mars, entre la haute autorité et les ministères concernés, les grandes lignes de cette extradition ont été tracées et seront exécutées conformément aux instructions données par le président de la République", a confié une source proche de la Présidence au site Guineenews.
Suspect dans le dossier du 28 septembre, le commandant Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba fait l'objet d'un mandat d'arrêt depuis avril 2010. Plus de six ans après, il a été arrêté en décembre 2016 par la gendarmerie sénégalaise. Le ministre de la Justice, les proches de Moussa Dadis Camara —qu'il aurait tenté d'assassiner en 2009— et des ONG de défense des droits de l'Homme se sont félicités de cette arrestation" qui va accélérer la procédure judiciaire " dans le dossier épineux du 28 Septembre. Ce serait dommage que la justice guinéenne rate le coche.