L'élément incriminé a été diffusé le 14 juillet, dans le journal de 20 heures, de la télévision privée Evasion. Le journaliste qui en est l'auteur a essayé de comparer les propos du président français à ceux d'Alpha Condé tenus, quelques semaines plus tôt, au premier forum de la Jeunesse africaine à Djamena. Pour la HAC, les deux discours ont été tenus en des lieux différents et en des circonstances différentes et les mots «raciste» et «machiavélique» employés par le journaliste n'ont jamais figuré dans le discours de Condé tenu à Djaména.
Alors, l'organe de régulation des médias estime que le traitement comparatif des deux discours s’apparente à une volonté de manipulation de l’opinion publique par l’image et la parole. En conséquence, la HAC a adressé une mise en demeure à la télévision en vue de «rétablir les faits tels qu’ils se sont déroulés dans le temps et dans l’espace».
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Le rédacteur en chef d'Evasion Guinée estime qu'il a été plutôt incompris par la Haute Autorité de la Communication. "Peut-être qu'ils ne m'ont pas compris, mais ils ne peuvent pas dire que je n'ai pas pu justifier le choix de l'angle de traitement", réplique Guilavogui. En effet, avant le sommet du G20 où Emmanuel Macron a eu à tenir son discours controversé, Alpha Condé avait déclaré à Djamena : "quand vous parlez de démographie galopante, c'est du malthusianisme, c'est contre l'Afrique. Aujourd'hui, les autres continents nous envient notre démographie, parce que ce sont des peuples vieillissants. Notre jeunesse est notre avantage...".
Des propos opposés à ceux de Macron qui, faisant le lien entre le sous-développement et l'explosion démographique en Afrique, croit que le dernier est la conséquence du premier. "Quels sont les problèmes en Afrique? Les Etats faillis, les transitions démocratiques complexes, la transition démographique qui est [...] l'un des défis essentiels de l'Afrique. Quand des pays ont encore aujourd'hui 7 à 8 enfants par femme, vous pouvez décider d'y dépenser des milliards d'euros, vous ne stabiliserez rien", avait déclaré le président français au sommet du G20.