Toute la Guinée est sous le choc. Un pays inconsolable. Encore plus lorsque le corps de M’mah Sylla, jeune fille de 25 violée par des médecins dans une clinique privée de Conakry, est arrivé à l’aéroport Gbessia. A l’accueil, une famille en larmes, les autorités et la société civile. Un deuil qui déjà mute en combat, celui de mettre fin aux viols, annonce Alpha Amadou Diallo, représentant de la famille de M’mah Sylla. «Elle va rejoindre sa dernière demeure, ça va être aussi le début du combat pour toutes les filles, pour toutes les femmes violées. Le combat contre la violence faite aux femmes. Nous espérons que la mort de M’mah va servir de déclic pour que cette problématique liée à la santé en Guinée soit revue», dit Amadou Diallo.
Le lendemain de l’accueil, levée du corps à l’hôpital sino-guinéen de Kipé. Là aussi la présence notée de plusieurs personnalités mobilisées pour rendre un dernier hommage à la défunte. L’acte, le viol, qui a causé sa mort reste encore incompris, surtout lorsqu’il est commis par des médecins, avoue, Mamadou Lamine Diallo. «Moi, je suis passé par la faculté de médecine mais, à vrai dire, ce qui s’est passé sur cette dame est une honte. Je connais de grands médecins qui nous ont enseignés mais je pense que ces médecins qui ont commis cet acte n’ont pas pensé au serment d’Hippocrate. C’est très difficile de le concevoir», déplore-t-il.
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Aujourd’hui, la famille de M’mah sylla souhaite surtout que la disparition de leur fille serve à quelque chose. Mountaga Keita, cousin de la défunte, estime en effet qu’«il ne faut plus que cela se passe. A partir d’aujourd’hui, prenons nos résolutions. Le gouvernement doit assumer ses responsabilités. Le viol n’est pas une affaire de femmes, c’est une affaire d’Hommes. C’est à nous de protéger nos mamans, nos sœurs, nos filles. C’est à nous hommes de mener ce combat contre nos amis, nos cousins, nos oncles qui font du mal».
La jeune fille de 25 ans, M’mah Sylla a été inhumée ce mercredi au cimetière d'Entag Nord. En attendant l’issue de la procédure judiciaire, trois personnes seraient déjà en détention.
A rappeler que M’mah Sylla, décédée samedi 20 novembre 2021 à Tunis, où elle était évacuée pour des soins, est victime d’un viol commis par des médecins dans une clinique de la capitale.