Même si Alassane Ouattara et Emmanuel Macron avaient affiché leur confiance quant à la mise en place de l'Eco dans les plus brefs délais, il semble bien que la création de la monnaie unique ouest-africaine demande plus de temps.
Selon le professeur Daouda Traoré, enseignant chercheur à la faculté de sciences économiques et de gestion de Bamako, l'avènement de l'Eco demande un certain nombre de préalables que peu de pays ont réussi à réaliser.
Il s'agit de six critères de convergence que les membres de la CEDEAO doivent impérativement respecter et dont les trois plus importants portent sur la dette, le déficit budgétaire et l'inflation. Le poids de la dette ne doit pas dépasser 70% du PIB annuel. Le déficit budgétaire ne peut, non plus, excéder 3% du PIB, alors que l'inflation doit rester en deçà du seuil de 10%.
Or, aujourd'hui, seul le Togo peut se targuer d'avoir réuni toutes les conditions de passage à la nouvelle monnaie.
Concernant, l'annonce d'Emmanuel Macron et d'Alassane Ouattara, l'économiste estime que les présidents français et ivoirien sont peut-être allés trop vite en besogne en parlant de la mise en place de l'Eco qui est un projet de la CEDEAO et non de l'UEMOA. Il est donc normal que les pays anglophones de la zone monétaire ouest-africaine (ZMAO) se sentent frustrés et rejettent l'accaparement de l'Eco par les huit pays de la zone CFA.