Docker à Bamako, un travail de forçat pour une maigre pitance

VidéoNombre de jeunes ruraux ont rejoint Bamako à la recherche d’un avenir meilleur. Certains sont devenus «dockers», c’est-à-dire porteurs de charges lourdes et pas forcément dans les ports. Quand les uns le sont temporairement, d’autres en ont fait le choix d'une vie, malgré les risques encourus.

Le 18/02/2022 à 12h12

A Bamako, être docker ne signifie pas travailler dans un port, mais simplement être préposé à soulever de lourdes charges, notamment pour les nombreux commerçants. Ainsi, les dockers bamakois passent-ils la journée à charger et décharger des camions de marchandises, ont la force de déménageurs, mais sont très mal payés. 

Dans les gares routières et les marchés, ils sont en permanence à la recherche de véhicules ou de conteneurs à vider. 

Au Mali, ce sont les régions de Sikasso et Ségou qui fournissent l'essentiel du riz et de l’oignon dont la capitale, Bamako, a besoin.

Après la campagne agricole, ces denrées sont transportées sur les bords du fleuve Niger pour y être vendues. Et ce sont les dockers qui se chargent de décharger le moindre camion. Pour ce travail pénible, ils ne perçoivent que 30.000 FCFA (environ 45 euros) pour un véhicule entier de 30 tonnes, voire plus, malgré tous les risques qu'ils prennent.

Car, s’ils ne sont pas vigilants, les dockers peuvent être rapidement et gravement blessés en supportant sur leurs cervicales un sac de riz de 120 kg par exemple. La plupart d’entre eux échouent dans ce secteur le temps de réunir les fonds nécessaires pour mettre en place leur commerce, mais d'autres restent dans cette impasse professionnelle et n'ont d'autre choix que de continuer à exercer ce travail de forçat. 

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 18/02/2022 à 12h12