En quelques années, les groupes Attijariwafa bank (AWB), Banque Populaire (BP) et Bank of Africa (BOA) se sont hissés au sommet du système bancaire ouest-africain. Selon le récent rapport de la Commission bancaire de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), ils concentrent à eux seuls plus de 21% de parts de marché dans cette zone comprenant 8 pays.
Et le Mali en particulier est l'un des pays où les trois groupes bancaires marocains sont le plus présents. Une petite enquête auprès des acteurs du secteur et des économistes permet de confirmer leur prégnance sur ce marché. Selon les experts interrogés, les banques marocaines occupent entre 40 à 50% du marché malien.
Cependant, malgré des progrès énormes pour inclure les très petites entreprises, les experts rappellent que le secteur bancaire malien est organisé de sorte à exclure une bonne partie de l'économie du pays qui reste sous-bancarisée. Ainsi, les prêts sont concentrés autour du commerce surtout et des petites et moyennes entreprises. Il n’y a pas assez de prêts accordés au secteur informel ou aux entités de moindre importance.
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Pour Modibo Mao Macalou, le financement de l’économie est un peu compliqué parce que les taux sont assez élevés et les durées ne sont pas assez longues, et cela n’est pas de la faute des banques mais plutôt des autorités monétaires, qui ont en charge la politique monétaire.
Malgré les performances du secteur bancaire, le marché malien connaît des difficultés, notamment au niveau du cadre réglementaire, judiciaire et juridique, ainsi que celui des contrats garantis. Aussi, il n’y a pas assez de prêts à l’investissement.
Les intervenants se sont par ailleurs réjouis de la place qu’occupent les groupes bancaires maliens dans l’espace UEMOA, avec environ 256 établissements.