La Haute autorité de la communication (HAC, nouvelle institution chargée de la réglementation de l’espace médiatique malien), entrée en fonction le 11 décembre 2015, vient d’établi un tableau sombre.
Selon elle, de 1994 à ce jour, sur le plan technique, plus de 800 fréquences ont été «assignées» pour l’exploitation de radios privées. Selon un rapport d’audit réalisé en 2015, par l’Autorité malienne de régulation des télécommunications et des postes, 575 autorisations ont été délivrées (y compris les autorisations provisoires) pour l’établissement et l’exploitation de radios privées.
Sur ces 575 radios, 329 fonctionnent conformément aux termes de l’autorisation qui leur a été délivrée, 353 émettent sur des sites indiqués dans l’autorisation d’établissement, 24 à partir de fréquence autre que celle qui leur a été assignée, 3 à partir de site autre que celui indiqué dans l’autorisation d’établissement, alors que 219 fréquences assignées n’ont pas été mises en service.
En plus de ces 575 radios à qui des fréquences ont été assignées, 43 radios émettent sans aucune autorisation, dont 11 dans la zone géographique du District de Bamako.
Sur le plan administratif et juridique, l’examen des documents a permis de constater l’existence de radios privées émettant sur la base d’arrêtés interministériels devenus caducs, de radios privées émettant sur la base d’autorisations provisoires délivrées par le ministère de la Communication, de radios privées qui ont cessé d’émettre suite à une décision du ministère de tutelle, des radios privées qui avaient cessé d’émettre mais qui ont repris leur service après y avoir été autorisées par le même département et enfin des radios privées qui émettent à partir de fréquences frauduleuses.
La situation des télévisions privées est encore plus préoccupante. Aucune d’elles ne dispose d’autorisation. Pourtant, elles figurent toutes sur les bouquets proposés par certaines entreprises maliennes de distribution de programmes.
Autre domaine, autre insuffisance. Le Mali compte plus de 300 agences de publicité dont une dizaine seulement répondent aux attentes des usagers.
C’est donc un domaine très désordonné que la HAC devra s’atteler désormais à remettre sur les rails.
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