Des dizaines de pickups de la CMA lourdement armés ont cerné vendredi soir la ville de Ménaka au nord du Mali. A la tombée de la nuit vers 20 heures, la CMA a occupé la ville récemment érigée en région. Tous les symboles de l’Etat malien ont été remplacés par ceux des Mouvements de l’Azawad.
A Bamako, aucune déclaration officielle n'a été faite au sujet de cette nouvelle situation, au moment où nous mettons ces informations en ligne. Des sources jointes sur place font état d’un retrait des FAMA (Forces Armées Maliennes) dans le camp de la MINUSMA. Le gouverneur et les administrateurs de la nouvelle région sont en sécurité indiquent les mêmes sources sur place.
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La tension est vive au nord du Mali où le processus issu de l’accord de paix d’Alger est brutalement malmenée, voire désormais caduc. Cette situation arrive au lendemain des jours de combats sanglants entre les séparatistes de la CMA et le GATIA pro-Bamako. Il s'agit de combats qui ont été fatals au GATIA faisant plus de 30 morts dans ses rangs. Plusieurs de ses combattants ont été emprisonnés et une trentaine de véhicules saisis avec armes et bagages.
Le Mali s’enfonce donc encore plus dans l'incertitude, malgré les forces internationales sur son territoire. D’aucun n’exclut pas une guerre civile doublée de conflit inter-communautaire s’élargissant au centre et au sud du pays.
Cette occupation de Ménaka est aussi un pied de nez à la médiation des religieux avec à sa tête Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali. Un autre week-end mouvementé et inquiétant au Mali.