Mali: Transition politique: les élections ne sont pas la priorité, selon le Premier ministre

Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre de transition du Mali.

Choguel Kokalla Maïga, Premier ministre de transition du Mali. . DR

Le 10/09/2021 à 12h38, mis à jour le 10/09/2021 à 12h42

Le Premier ministre de transition Choguel Maïga vient de rencontrer les diplomates accrédités à Bamako. Il ressort clairement de cette entrevue qu’il est impossible de respecter le deadline fixé pour les élections législatives et présidentielles devant mettre fin à la période de transition.

C’était dans l’air depuis quelques semaines. Après le second coup de force ayant mis fin à l’activité des dirigeants de la première phase de transition politique, il était devenu presque impossible de respecter le délai de 18 mois annoncé au départ pour la période de transition démocratique.

C’est dans cette optique qu’une mission de la Cédéao a séjourné à Bamako pour s’enquérir de l’état d’avancement de la transition politique, notamment du respect des délais pour les prochaines élections devant mettre fin au processus de transition politique. 

Désormais, on peut dire que la messe est dite. Lors d’une rencontre entre l’actuel Premier ministre de la transition Choguel Maïga et les diplomates, le jeudi 9 septembre 2021, il a mis l’accent sur la nécessité de soutenir le Mali durant cette période difficile de transition démocratique.

«Je sollicite votre accompagnement continu et votre soutien technique, financier et matériel plus franc et plus ample pour assurer les conditions de réussite de la Transition, à côté de l’effort de l’Etat et des acteurs maliens», a souligné le Premier ministre devant le corps diplomatique.

Revenant sur le processus de transition et les priorités de son gouvernement, le Premier ministre a clairement fait part aux diplomates que la priorité de son gouvernement est d’abord l’organisation des Assises nationales.

D'ailleurs, lors de la rencontre avec la délégation de la CEDEAO, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a rappelé que les Maliens ont aujourd'hui soif de sécurité, de justice et de réformes.

S'exprimant sur les questions des réformes, le chef du gouvernement de Transition a affirmé qu'«aller aux élections sans aucune réforme, est suicidaire».

«Le Gouvernement du Mali a expliqué à l’Envoyé Spécial et Médiateur de la CEDEAO la nécessité d’organiser, tout d’abord, les Assises Nationales de la Refondation, afin de se mettre d’accord sur un large consensus national, assorti d’un chronogramme précis et détaillé devant conduire aux élections générales dans les plus brefs délais», a expliqué Choguel. 

Sachant que ces concertations vont démarrer à la base, cela prendra du temps. Et ce n’est qu’après que les autorités vont réunir toutes les forces vives du pays lors d’une grande réunion à Bamako pour discuter de tous les problèmes du pays.

Et après ces Assises, il y a une série de réformes qui seront menées afin d’asseoir les bases d’une démocratie solide au Mali.

Cette décision de passer par les Assises nationales suivies de réformes structurelles s’explique par le fait qu’«il ne veut pas d’une transition bâclée», souligne Choguel Maïga, cité par Rfi.

Et c’est une fois que ces étapes seront finalisées qu’il sera question d’élections devant mettre fin à la transition démocratique.

Du coup, on voit mal comment les élections pourront être maintenues à fin février 2022, alors que les processus devant mener aux Assisses et ensuite aux réformes n’ont pas été enclenchés.

Cette situation ne semble pas être du goût de tous les partis politiques maliens. D’ailleurs, certains partis politiques ont tout simplement annoncé qu’ils boycottent les Assises nationales avançant que le rôle fondamental de la transition est d’organiser des élections démocratiques 18 mois après le coup d’état ayant renversé le président Ibrahima Boubacar Keita.

Par Kofi Gabriel
Le 10/09/2021 à 12h38, mis à jour le 10/09/2021 à 12h42