Mali: report sine die des "assises nationales", préalables aux élections

Le colonel Assimi Goïta (au centre), président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP).

Le colonel Assimi Goïta (au centre), président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP).. DR

Le 23/11/2021 à 16h46, mis à jour le 23/11/2021 à 16h47

Les "assises nationales" qui devaient se tenir en décembre au Mali, à l'issue desquelles la junte au pouvoir doit fixer une date des élections, ont été reportées sine die, a annoncé mardi la structure chargée de leur organisation.

L'organisateur officiel de ces assises a informé dans un communiqué "qu'en raison des concertations entamées avec les forces vives de la nation en vue de trouver la consensus le plus large possible pour une participation la plus inclusive, les dates des Assises nationales de la Refondation ont été décalées".

"Un nouveau chronogramme sera annoncé à l'issue de ces concertations" menées depuis quelques jours, dit le communiqué.

La junte avait précédemment annoncé que ces assises se tiendraient du 21 au 26 décembre. Leur tenue programmée a suscité une large levée de boucliers au sein de la classe politique malienne.

Le 19 novembre, une coalition de partis politique, le "Cadre d'échange", avait indiqué son refus d'y prendre part. Elle avait exprimé ce refus en personne au colonel Assimi Goïta, au pouvoir depuis le putsch du 18 août 2020.

Cette coalition réunit plusieurs partis et regroupements de partis, dont le Rassemblement pour le Mali (RPM) de l'ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé le 18 août 2020, et Yelema, de l'ancien Premier ministre Moussa Mara.

Le Premier ministre installé par la junte, Choguel Kokalla Maïga, insiste sur la tenue de ces Assises pour décider des suites de la transition. Dans plusieurs interviews, il a notamment fait primer leur tenue sur la tenue d'élections censées garantir un retour à un pouvoir civil.

Bamako a récemment notifié à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) que le Mali serait dans l'incapacité d'organiser ces éléctions en février 2022, évoquant notamment l'insécurité criante dans les régions.

Le Mali est le théâtre depuis 2012 d'un conflit lancinant avec des attaques répétées de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique, doublées de violences contre les civils perpétrées par des groupes armés, certains autoproclamés d'autodéfense. Les forces régulières sont également fréquemment accusées d'exactions.

Lors de ses prises de paroles publiques, Choguel Kokalla Maïga a plusieurs fois indiqué vouloir créer via ces assises les conditions idoines pour que les élections ne soient pas contestées.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 23/11/2021 à 16h46, mis à jour le 23/11/2021 à 16h47