Le chef du gouvernement malien faisait référence au fait que l'arrivée récente d'une centaine de soldats danois s'inscrivait dans le cadre d'accords sur l'engagement du groupement européen de forces spéciales Takuba initié par la France.
Le gouvernement malien dit que le Danemark a manqué à l'obligation qu'il avait, selon elle, de conclure préalablement un accord bilatéral avec le Mali pour déployer ses soldats participant à Takuba. Les autorités de Bamako ont demandé lundi au Danemark de rappeler "immédiatement" ses forces spéciales.
Le Danemark conteste et dit disposer d'une "invitation claire" du Mali.
«Personne ne viendra plus au Mali par procuration. Avant, ça se faisait. Aujourd'hui, c'est fini», a déclaré Choguel Kokalla Maïga à des journalistes à l'occasion d'une rencontre avec le président de la commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, à la tête d'une délégation.
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«Si quelqu'un doit venir au Mali, on se met d'accord là-dessus», a insisté Maïga. «On a dit aux Danois: si vous voulez venir au Mali, c'est un engagement entre Danois et Maliens», a-t-il ajouté.
«Ils viennent pourquoi? Est ce qu'ils ne viennent pas préparer quelque chose contre notre pays ?», a-t-il dit.
Volonté de dialogue
Le gouvernement malien a riposté à la fermeture des frontières par la Cédéao en fermant ses frontières en retour. Elle soumet l'entrée des avions dans l'espace aérien du Mali à de nouvelles approbations et procédures. Elle dit par ailleurs avoir demandé la révision des accords de défense avec la France, engagée militairement au Mali et au Sahel depuis 2013.
La ministre française des Armées, Florence Parly, a accusé le gouvernement malien qu'elle a qualifié de junte de multiplier «les provocations». Elle a indiqué que la France avait engagé une «concertation approfondie» avec ses partenaires de Takuba.
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Paris s'interroge ouvertement sur la voie à suivre avec un gouvernement qui compte se maintenir au pouvoir plusieurs années et que ses partenaires accusent d'avoir ouvert les portes du pays aux mercenaires russes de la sulfureuse société privée Wagner.
Le gouvernement malien a adopté une attitude de résistance face aux vigoureuses sanctions de la Cédéao, à l'impact potentiellement douloureux sur l'économie d'un pays pauvre et enclavé.
Les militaires, qui s'étaientt initialement engagés à rendre le pouvoir aux civils après des élections en février, compte à présent rester encore plusieurs années, une perspective "inacceptable" pour la Cédéao.
Ni le gouvernement malien ni la Cédéao n'ont montré de signe concret de compromis, mais l'un et l'autre ont dit rester ouverts à la discussion.
L'Union africaine appuie les positions de la Cédéao.
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«Notre peuple compte sur l'Union africaine pour sortir de cette crise», a dit Maïga. Il s'est déclaré convaincu qu'avec l'Union africaine et «nos frères de la Cédéao, avec lesquels nous sommes dans une brouille passagère, comme dans une famille, nous trouverons la voie de l'entente».
Moussa Faki Mahamat a rapporté avoir rencontré lundi à Accra le chef de l'Etat ghanéen, Nano Akufo-Addo, qui assure la présidence tournante de la Cédéao. Il a dit avoir «constaté dans nos échanges une volonté, comme la vôtre, de bonnes dispositions pour discuter, pour trouver une issue à ce problème».
Il a aussi rencontré le chef de l'Etat malien, le colonel Assimi Goïta, ont indiqué les services de ce dernier.