Une délégation de la CEDEAO, conduite par l’ancien président de la République fédérale du Nigéria, était à Bamako en fin de semaine dernière. Au cours de cette mission, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest avait proposé un délai de 12 mois à la transition, refusant les nouvelles propositions des autorités maliennes qui sont passées de 36 à 24 mois. A Bamako, peu de personnes comprennent exactement ce que cherche cette organisation ouest-africaine.
Ce nouveau délai de 24 mois proposé par le pouvoir au Mali n’étant pas de l’avis de la CEDEAO, la délégation est repartie sans donner de suite favorable à la commission technique désignée de travailler sur la situation.
Au regard de cette situation politique très complexe, les Maliens estiment que les chefs d’Etat de la CEDEAO doivent comprendre les aspirations d'un pays en quête de stabilité.
Pour eux, c'est d'autant incompréhensible qu'elle n’a imposé aucune sanction ni au Burkina Faso, ni à la Guinée Conakry tout comme la CEMAC n'en pas non plus décidé au Tchad. Pour certains, les autorités de la transition ont jugé que la CEDEAO est allée au-delà de ce qui est prévu par les textes communautaires et a justifié son action par le respect du principe fondamental de bonne gouvernance.
Les Maliens interrogés estiment néanmoins que les autorités de la transition n’ont donné, pour le moment, aucune garantie pour que la CEDEAO allège ses sanctions.
Dans un communiqué publié hier mercredi 23 mars 2022, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest a invité le président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta, a prendre part, aux travaux de la conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO qui doit se tenir le vendredi 25 mars 2022, à Accra.