Le président de Transition Assimi Goïta, a signé un décret en ce sens lu à la télévision d'Etat et stipulant que «la durée de la transition est fixée à 24 mois, (à) compter du 26 mars 2022».
Cette annonce intervient au surlendemain d'un sommet de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui a imposé le 9 janvier au Mali de sévères mesures de rétorsion commerciales et financières pour forcer la junte à présenter un calendrier «acceptable» de retour des civils au pouvoir.
Les colonels qui ont pris par la force en août 2020 la direction de ce pays plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire, politique et humanitaire profonde se sont dédits de leur engagement initial à céder la place à des civils après des élections programmées en février dernier.
Lire aussi : 1 an d'Assimi Goïta: les Maliens partagés sur le bilan du président de transition
En début d'année, ils projetaient même de gouverner jusqu'à cinq années de plus. Avant le sommet de la Cédéao, alors que les sanctions accentuent la crise dans ce pays pauvre et enclavé, ils avaient ramené leurs prétentions à 24 mois, sans les formaliser comme ils l'ont fait lundi.
Jusqu'alors la Cédéao a consenti au maximum à 16 mois.
A l'approche du sommet de samedi, la poursuite du dialogue entre la Cédéao et la junte avait suscité au Mali un certain espoir dans la levée des sanctions.
Les dirigeants ouest-africains les ont en fait maintenues tout en gardant la porte ouverte à leur levée.
Lire aussi : Mali, Burkina Faso, Guinée: la Cédéao reporte les décisions à juillet faute d'accord
Divisés sur la conduite à tenir, ils ont renvoyé toute décision à un nouveau sommet le 3 juillet.
Mais ils ont décidé de «continuer le dialogue afin de parvenir à un accord permettant une levée graduelle des sanctions à mesure que les étapes de la transition seront franchies».
L'effet du décret pris lundi sur les discussions avec la Cédéao reste à voir. En juillet, il restera 20 mois et demi jusqu'à l'échéance fixée de mars 2024.