Mali: rejet du projet de loi électorale par le CNT, le gouvernement désavoué

VidéoLe gouvernement malien est engagé dans le processus de transition avec un calendrier bien chargé. Après avoir fixé le délai à 24 mois, il fallait adopter la future loi électorale. Mais le CNT, pas sur la même longueur d'onde que l'exécutif, a a fortement remanié le projet de loi avant de l'adopter.

Le 24/06/2022 à 10h09, mis à jour le 25/06/2022 à 06h49

Au cours de sa plénière du vendredi 17 juin 2022, le Conseil national de transition (CNT) a voté le projet de loi électorale au Mali avec 115 voix pour, 3 contre et 0 abstention. Parmi les 225 articles qui constituaient ce document, 92 ont fait l'objet d’amendement. Pour nos interlocuteurs, ces amendements constituaient un changement d’idéologie du texte. C’est pour cela que le gouvernement a été désapprouvé dans la mouture finale qui a été adoptée par le CNT.

Selon eux, le CNT s’était inscrit dans une démarche démocratique, en s'engageant à entendre en profondeur toutes les organisations politiques, les organisations de la société civile et les personnes ressources. Ce travail en amont qui aurait dû être fait par le gouvernement n’a pas été fait, expliquent-ils, estimant que la classe politique rejette le texte initial proposé par le gouvernement.

Par ailleurs, avec la mouture finale du texte adopté par le CNT, l’ensemble de la classe politique se retrouve impliquée, surtout avec la création de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), ainsi que la désignation de ses membres. L’intérêt de la mise en place de l’AIGE est de mettre en commun la Commission électorale nationale indépendante, la Délégation générale aux élections et le ministère de l’Administration territoriale pour mieux organiser les élections. 

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 24/06/2022 à 10h09, mis à jour le 25/06/2022 à 06h49