Le spectre des inondations hante les Bamakois en ce début d’hivernage

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Le 10/06/2016 à 12h29, mis à jour le 10/06/2016 à 12h29

En ces débuts d’hivernage, les habitants de la capitale malienne, Bamako, sont inquiets des effets néfastes des pluies diluviennes. Les inondations de 2013 et 2014, avec leurs lots de morts et de dégâts matériels, sont encore vivaces dans les esprits.

A chaque début d’hivernage, les riverains bamakois des berges du fleuve Niger affichent leurs craintes d’inondation. Il faut dire que l’inondation d’août 2013, la plus dramatique de ces dernières décennies, est encore restée dans les mémoires de habitants de la ville. Pour rappel, suite à une pluie torrentielle, les inondations ont causé des dégâts humains et matériels importants.La catastrophe avait fait 34 morts et des centaines de familles sinistrées, dont certaines avaient tout perdu (maison, biens, etc.). L’année suivante également avait été marquée par une importante inondation qui a concerné quelques 400 ménages au niveau de la commune VI de Bamako.Ainsi, à chaque hivernage (de juin à octobre), ce sont des centaines de milliers de Bamakois qui sont touchés par les inondations. Et dans ce cas, le premier responsable désigné est l’Etat du fait de son laxisme et sa passivité face aux constructions illégales et le non entretien du réseau des collecteurs d’eaux usées.Toutefois, l’Etat n’est pas le seul à incriminer dans cette situation. Les populations sont en grande partie responsables de cette situation à cause de leurs comportements incivique. Ainsi, l’insuffisance des canaux d’évacuation d’eau et l’obstruction des égouts par des ordures de toute nature empêchent les évacuations des eaux en cas de fortes pluies.De même, le développement d’activités maraichères contribue à l’érosion des sols des berges du fleuve et accroît la vulnérabilité des constructions les plus proches du fleuve.A cela, il faut ajouter que la position géographique de la capitale malienne contribue à la multiplication des inondations. Située sur les deux rives du fleuve Niger, la ville de Bamako est construite dans une cuvette entourée de collines.Tous ces facteurs favorisent le déferlement des eaux en cas de fortes pluies avec son corollaire de dégâts humains et matériels, accroissant la hantise des riverains du fleuve Niger et ce d’autant qu’on note une quasi-absence d’ouvrages de protection contre les inondations.

Par Daouda Tougan Konaté (Bamako, correspondance)
Le 10/06/2016 à 12h29, mis à jour le 10/06/2016 à 12h29