Dans le pays, on les appelle les "vulcanisateurs", sans doute une référence à Vulcain, dieu romain des volcans, de la forge et des forgerons, qui travaillent durement sous la chaleur. S’il y a en effet un métier pénible où les hommes ne chôment pas au Mali, même pendant le ramadan, c’est celui de la "vulcanisation". Et c'est bien sous la chaleur africaine que ces hommes travaillent, dans un métier très physique, à réparer des pneus usagés.
Si la durée de vie des pneus des voitures maliennes est très courte, c'est qu'il y a plusieurs raisons à cela, dont l’état des routes maliennes avec leur nombreux nids de poules, qui contribuent à détériorer rapidement les pneus.
De plus, les pneus utilisés au Mali sont quasiment tous des pneus de seconde main, importés d'Europe. Les Maliens les surnomment "France au revoir" ou encore "pneu cassé". Au Mali, ils retrouvent une seconde vie, de même qu'un peu partout en Afrique.
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Et puis, sur les routes du Mali, il y a aussi des boulons et d'autres débris tranchants, qui entraînent des crevaisons de pneus.
Tout cela fait le bonheur des vulcanisateurs maliens qui, malgré la pénibilité de leur métier, ne chôment pas, même au cours du ramadan. La réparation d'une simple crevaison, par exemple, leur rapporte 1.000 francs CFA, soit 1,52 euro.
Toutefois, ce métier commence à évoluer avec l’introduction de pneus sans chambre à air. Avec ces pneus, les vulcanisateurs n'ont plus à avoir recours à de la colle pour monter les pneus. Leur clientèle sera donc bientôt réduite, avec moins de crevaisons et va sans doute signer, dans les années à venir, la fin du métier de vendeurs de chambres à air.