Dans la capitale malienne, les pneus usagés de voitures et de motos étaient revendus aux propriétaires de charrettes ou aux cordonniers fabricants de sandales destinées aux ruraux. Mais depuis un certain temps, Abdoulaye Sangaré, scénographe autodidacte, les utilise comme principaux matériaux pour la fabrication de divers meubles destinés au salon ou à la chambre à coucher.
Pour faire un fauteuil, Abdoulaye Sangaré se sert de cinq pneus de voiture. Il les achète à raison de 2.000 FCFA (environ 3 euros), voire 4.000 FCFA (6 euros). Il lui faut également des vis, des rondelles, des tapis et un morceau de planche pour produire de jolis meubles. Selon lui, ses créations, qui sont une alternative aux meubles en bois, visent à lutter contre la coupe abusive des arbres et à mieux protéger l’environnement tout en luttant contre la pollution.
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Abdoulaye Sangaré vend un salon complet avec la table à 150.000 FCFA (227 euros) et son œuvre a une durée de vie de 30 à 40 ans, selon lui. L'artisan, qui fabrique aussi des semelles de chaussures avec les anciens pneus récupérés, dit devoir son succès aujourd’hui au président de l’Association culturelle Acte-Sept, Adama Traoré, qui lui a appris les rudiments de la scénographie et a beaucoup contribué à sa mise en relation avec les partenaires potentiels.
Il travaille également en étroite collaboration avec Astan Tangara, promotrice de Happy Théâtre, un centre de formation d’art dramatique. Aujourd’hui, il forme les jeunes comédiens en apprenant à faire des masques et des marionnettes à l’aide des bidons vides d’eau minérale.