Pétrole: l'Algérie qui pleure, le Nigeria et la Libye qui rient

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Le 23/06/2017 à 16h23, mis à jour le 23/06/2017 à 16h31

Malgré tous ses efforts, l'OPEP n'a pas réussi à endiguer la chute des cours du brut. L'Algérie, l'Angola et les pays d'Afrique centrale doivent faire face à la dure réalité d'un prix du baril qui a atteint son plus bas niveau depuis 7 mois. Pourtant, le Nigeria et la Libye sont pointés du doigt.

En novembre dernier, l'Oganisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) croyaient avoir trouver le bon accord qui allait redresser les cours pour assez longtemps. Après avoir caressé ce doux rêve, le réveil est plutôt difficile surtout pour les producteurs africains qui ne sont assis sur un matelas financier aussi épais que celui des pays du Golfe. 

Pendant deux séances consécutives, à New York, le WTI a clôturé en deçà de 43 dollars, alors que l'OPEP espérait maintenir les cours autour de 55 dollars en novembre dernier. Beaucoup de pays africains s'inquiètent de cette situation, à commencer par l'Algérie dont le Gouvernement a les yeux rivés sur les cours. En effet, le budget 2017 avait été élaboré avec l'hypothèse d'un baril de pétrole à 50 dollars pour une fiscalité pétrolière de 2359 mlilliards de dinars soit quelque 21,4 milliards de dollars. Il n'est pas sûr que ce chiffre puisse être atteint dans les conditions actuelles de baisse des prix.

Pourtant, beaucoup cite deux pays africains parmi ceux à l'origine de l'augmentation de l'offre mondiale. A côté des Etats-Unis qui poursuivent l'exploitation de leur gaz de schiste, la Libye et le Nigeria poursuivent la reprise de leur production, parce qu'ils ont été exemptés de quotas pour des raisons évidentes. Ces deux pays avaient vu leur production chuter de façon exagérée à cause de la situation politique qui règne dans chacune de leurs zones de production. 

Or, aujourd'hui, la Libye vise 1,1 million de barils par jour à partir d'août prochain, après avoir réussi à produire 900.000 b/j pour la première fois depuis 2013. On est donc très loin des 461.000 b/j qui constituent la moyenne de 2016. 

Alors que le Nigeria voudrait bien retrouver les 2,3 millions de barils qui constituent sa capacité théorique. La première économie africaine en est un peu loin, mais sa production ne cesse de monter. Aujourd'hui, le pays est d'ailleurs sortie de la récession grâce à la reprise progressive.

Quoi qu'il en soit, l'OPEP a reconnu que la production de ses membres était à 330.000 b/j de plus que ses prévisions ce qui pèse lourd sur les prix. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 23/06/2017 à 16h23, mis à jour le 23/06/2017 à 16h31