Afrique. Transferts des migrants africains: le top 10 de la Banque mondiale

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Le 25/04/2017 à 17h15, mis à jour le 25/04/2017 à 20h08

Selon la Banque mondiale, les envois des migrants africains sont en recul en 2016. Les Nigérians continuent de caracoler en tête, alors que les Marocains figurent en bonne place. Cependant, les coûts des transferts vers l'Afrique sont exorbitants et restent les plus chers, avec un taux de 10%.

Avec 19 milliards de dollars en 2016, d'après le rapport de la Banque mondiale intitulé "Migration et transfert de devises", c'est le Nigeria qui arrive en tête des pays africains qui reçoivent le plus de transferts de leurs ressortissants vivant à l'étranger. Cela s'explique, en partie, par le fait que le pays a une longue tradition de migration. C'est un grand émetteur de résidents à l'étranger, à l'image de sa population de 180 millions d'habitants. 

L'Egypte vient en deuxième position ses 16,6 milliards de dollars, ce qui est également lié à sa forte population de 90 millions de d'habitants, la troisème plus importante du continent derrière le Nigeria (180 millions) et l'Ethiopie (94 millions). Cependant, l'Egypte bénéficie également de sa proximité géographique, linguistique et culturelle avec les pays du Golfe. 

Le Maroc arrive en troisième position avec ses quelque 7 milliards de dollars en 2016, qui sont transférés aussi bien des pays européens, de ceux du Golfe persique que d'Amérique du Nord. On estimait en 2013 à quelque 7,5 millions les Marocains résidant à l'étranger (MRE), dont près de la moitié en France (1,5 million), au Bénélux (1 million) et en Espagne (1 million). 

A côté du Maroc, trois pays se partagent la quatrième place africaine avec chacun 2 millards de dollars transférés en 2016. Il y a d'abord, le Sénégal et le Ghana qui sont de véritables pays émetteurs de travailleurs étrangers. Le premier privilégie, la France, l'Italie et l'Espagne, alors que le second s'oriente davantage vers la Grande-Bretagne et l'Allemagne. A côté de ces pays d'Afrique de l'Ouest, il y a notamment l'Algérie qui a également reçu le même montant de 2 milliards de dollars. 

Enfin, la Tunisie et le Kenya sont au coude-à-coude avec respectivement 1,8 et 1,7 milliard de dollars. Alors que l'Ouganga cumule 1,1 milliard de dollars de tranferts et le Mali n'en fait que 0,8 milliard. 

Au-delà de ce top 10, la Banque mondiale (BM) fait remarquer que "les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne auraient fléchi de 6,1 % en 2016, à 33 milliards de dollars, sous l’effet conjugué du ralentissement de la croissance dans les pays d’origine, du repli des cours des produits de base et, en particulier, du pétrole, et des envois de fonds informels consécutifs à la mise en place d’un contrôle des changes dans des pays comme le Nigéria". Cependant, les auteurs du rapports estiment qu'en "2017, les transferts d’argent vers la région devraient augmenter de 3,3 %, à 34 milliards de dollars". 

Par ailleurs, toujours selon les estimations de la BM, "le ralentissement économique dans les pays du CCG a également rejailli sur les envois de fonds vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, qui ont vu les montants reculer en 2016 de 4,4 %, à 49 milliards de dollars, l’Égypte, première destination de ces flux dans la région, étant particulièrement touchée". Néanmoins, comme pour l'Afrique subsaharienne, "cette année, les transferts d’argent des migrants vers la région devraient rebondir de 6,1 %, à 52 milliards de dollars".

Enfin, la Banque mondiale regrette encore la cherté des tranferts, surtout vers le continent africain. "À l’échelle mondiale, le coût moyen du transfert de 200 dollars est resté stable au premier trimestre de 2017, à 7,45 %, même s'il s’agit d’un niveau sensiblement supérieur à la cible de 3 % fixée dans les Objectifs de développement durable". En revanche,, poursuit le rapport, "l'Afrique subsaharienne reste à cet égard la région la plus chère, avec un coût moyen de 9,8 %".

Et d'ajouter: "la baisse des coûts de transaction achoppe notamment sur la décision des banques internationales de fermer les comptes bancaires détenus par des opérateurs de transferts de fonds afin de supporter l’important fardeau réglementaire lié à la lutte contre le blanchiment d’argent et la criminalité financière. Cette situation explique la complexité des services d’envois de fonds vers certaines régions et leur coût".

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 25/04/2017 à 17h15, mis à jour le 25/04/2017 à 20h08