A l'image du reste du monde où plusieurs pays ont décidé de reconfiner les populations, soit totalement soit de manière partielle, plusieurs pays du continent prennent de nouveau des mesures de restrictions des déplacements afin de contenir la nouvelle vague de propagation du coronavirus.
Le premier pays concerné en Afrique est l'Algérie dont la situation pandémique est plus que critique. Ainsi, les autorités ont ordonné le 9 juillet le reconfinement de deux communes à la frontière avec la Tunisie, de 10 communes de Tipasa (au nord) et le confinement de toutes les communes de la préfecture de Ouargla (au sud). Ces mesures surviennent deux jours après une décision similaire concernant 18 communes de Sétif (à l'est).
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Il convient de signaler que l'Algérie a sans doute décidé de lever les mesures restrictives un peu trop tôt et la maladie connaît une progression très forte, malgré l'insuffisance manifeste de tests qui ne permet pas de prendre réellement la mesure de la situation épidémique sur place.
Hier, mardi 14 juillet, ce ne sont pas moins de 527 nouveaux cas de Covid-19 qui ont été enregistrés, portant le nombre de cas positifs depuis le début de la pandémie au-dessus de la barre des 20.000. Le pays a également enregistré plus de 1.028 décès avec 7 à 10 décès par jour, selon les chiffres officiels.
Le Maroc aussi a décidé de reconfiner plusieurs quartiers de la ville de Tanger, au nord, depuis lundi 13 juillet, à cause de la situation épidémique beaucoup plus délicate que dans le reste du Royaume. En effet, la capitale du détroit de Gibraltar compte plus de 1.000 cas actifs, soit près de 40% des cas avérés dans l'ensemble du Maroc.
Néanmoins, dans le reste du pays, la situation est sous contrôle, puisque sur les 16.097 personnes testées positives au Covid-19, quelque 13.442 sont déjà guéries, ce qui veut dire que seuls 2.655 sujets sont aujourd'hui suivis par les services médicaux du Royaume.
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A Madagascar, le relâchement a également eu des effets: deux députés sont récemment décédés du nouveau coronavirus, et on y enregistre 5.343 cas, même si le pays affiche l'un des taux de létalité les plus bas au monde, avec seulement 0,73% des malades qui décèdent contre une moyenne mondiale proche de 5%. Précautionneux, malgré les effets positifs de l'Artemisia dans le traitement de la maladie, le gouvernement malgache a reconfiné la capitale Antananarivo depuis le 5 juillet. La fermeture de la vaste région administrative devrait être levée le 20 juillet prochain.
En Afrique du Sud, pays le plus touché du continent, on a préféré instaurer à nouveau un couvre-feu de 21h à 4h du matin sur l'ensemble du territoire, une mesure qui a tardé à être prise. En effet, l'Afrique du Sud ne compte pas moins de 298.000 cas, soit près de la moitié de l'ensemble des contaminations de tout le continent. De même, ses 4.346 décès correspondent à près du tiers des 13.800 morts sur toute l'Afrique, du Cap Spartel au Cap de Bonne Espérance.
Comme pour le cas de l'Algérie, les cas augmentent de manière impressionnante au rythme de 10.000 nouveaux cas par jour, depuis le début du mois de juillet. C'est dire qu'en l'espace d'une quinzaine de jours le nombre personnes atteintes par la maladie a doublé.
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Beaucoup d'autres pays du continent ont néanmoins décidé de ne pas faire machine arrière. Certains d'entre eux ont réellement réussi à contenir la maladie, alors que d'autres ne veulent simplement pas voir leur économie s'effondrer. Dans le premier lot figurent la Tunisie, le Burkina Faso, le Rwanda ou encore Maurice, les Seychelles, le Lesotho, la Gambie, le Bénin et l'Angola. Mais, c'est dans le second lot que se trouvent la Côte d'Ivoire, le Sénégal, la Mauritanie, voire le Gabon. Dans ces pays, le nombre de cas avérés augmente, mais tant que l'économie se porte mieux, il n'est pas question de reconfiner.