L’Association des compagnies aériennes africaines (Afraa) vient de rendre public son rapport annuel sur le transport aérien en Afrique au titre de l’exercice 2020. Revenant sur une analyse des performances de ce secteur, il donne un aperçu, à travers plusieurs indicateurs, de l’industrie aérienne continentale (performances financières, évolution du trafic de passagers et de fret, connectivité intra-africain, redevances aéroportuaires, etc.).
Parmi les indicateurs analysés figure une évaluation des taxes aéroportuaires pratiquées. Globalement, les aéroports africains se révèlent être parmi les plus chers du monde, du fait des taxes aéroportuaires généralement élevées.
En gros, plus de 200 types de taxes, redevances et droits différents sont recensés au niveau des aéroports africains. Dans certains pays, ces redevances aéroportuaires, reversées aux Etats, représentent jusqu’à plus de 40% du coût total d’un billet d’avion. Ce qui explique les tarifs élevés des billets d’avion en Afrique.
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Le rapport de l’Afraa établit une liste de 36 aéroports africains dont le trafic annuel est supérieur à 500.000 passagers et compare le niveau des redevances payées. Selon l'indice établi par l'Afraa, Il en ressort que l’aéroport Kenneth Kaunda de Lusaka est le plus cher du continent. Il est suivi par ceux de Luanda (Angola), Casablanca (Maroc), Conakry (Guinée) et Tunis (Tunisie). Ils forment ainsi le top 5 des aéroports ayant les redevances les plus élevées d'Afrique (Cf. Tableau).
Les taxes aéroportuaires, aussi désignées redevances ou surcharges, sont des taxes prélevées par les compagnies aériennes sur chaque billet d’avion afin de couvrir les frais d’entretien et de sécurité des pistes des aéroports.
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Ces taxes comprennent, entre autres, la redevance passager, perçue par l’aéroport au titre de l’utilisation de ses infrastructures par le passager, la surcharge perçue par la compagnie aérienne pour compenser la hausse du prix du carburant, la taxe aviation civile, perçue par l’Etat et servant à financer le fonctionnement de l’administration de l’aviation civile et la taxe sûreté sécurité environnement qui finance les mesures de sécurité et de sûreté (contrôle de personnes et bagages, protection contre les incendies,…) réservée aux gestionnaires d’aéroports.
Ces taxes varient d’un aéroport à un autre. Certains pays appliquant des taux beaucoup plus élevées que d'autres. Ainsi, certains aéroports seront plus avantageux pour le voyageur puisque toutes ces taxes sont répercutées sur le tarif du billet d’avion.
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Ainsi, l’aéroport de l’île de Mahé (Seychelles) est considéré comme l’aéroport africain ayant les charges aéroportuaires les plus basses du continent. Certains grands aéroports du continent dont ceux de Nairobi, d’Addis-Abeba et d’Alger figurent aussi parmi les moins chers d’Afrique en termes de redevances aéroportuaires.
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Le dernier rapport de l’Afraa, association qui regroupe une quarantaine de compagnies africaines, souligne qu’une baisse de ces redevances pourrait avoir un effet positif sur le trafic aérien africain.
Selon les professionnels de cette industrie, la pléthore de taxes aéroportuaires en Afrique étouffe le secteur et affecte la compétitivité des compagnies aériennes du continent.