Afrique du Sud: Loubna Ayouch, la Marocaine qui habille Zulus, Xhossas et Boers

Dans l'univers créatif de Loubna Ayouch, les couleurs marocaines ne sont jamais loin.

Dans l'univers créatif de Loubna Ayouch, les couleurs marocaines ne sont jamais loin. . DR/ MAP

Le 17/04/2018 à 15h13, mis à jour le 17/04/2018 à 15h16

Les couleurs, les senteurs et les formes de son pays natal guident toute la création de cette Marocaine installée non loin de Pretoria, la capitale sud-africaine et à quelques encablures de Jo'burg. A la fois styliste et peintre, Loubna s'est imposée en Afrique du Sud.

«La couleur est le moteur de ma créativité et l’énergie de mon travail». C’est en ces termes que Loubna Ayouch, une styliste marocaine installée en Afrique du Sud, résume la passion qu’elle voue pour son art. De son atelier niché sur les hauteurs verdâtres de Dainfern, un quartier huppé entre Johannesburg et Pretoria, les deux grandes métropoles sud-africaines, Mme Ayouch souligne avec beaucoup de fierté que les couleurs, l’architecture et les senteurs du Maroc n’ont jamais quitté son imagination.

«J’ai grandi dans un environnement où le design d’intérieur occupe une place importante, de la broderie au crochet à la main et la couture. J’ai toujours voulu faire les choses différemment, me distinguer», souligne la styliste. Toujours inspirée par l’héritage culturel et civilisationnel singulier de son pays d’origine, l’artiste ne cesse de gagner en notoriété au pays arc-en-ciel. Une notoriété qui s’est illustrée au grand jour lors de la South African Fashion Week, organisée la semaine dernière au Mall de Sandton City à Johannesburg.

Devant de nombreux amoureux de la mode, la styliste marocaine a étalé tout son génie et son art, avec une collection majestueuse qui porte le sceau de la tradition marocaine. Des couleurs aux coupes baignant dans l’authenticité propre à son pays d’origine, en passant par les célèbres babouches, la styliste a emporté son public dans un voyage qui transcende les frontières vers un univers fait de beauté et de quiétude.

«Chaque toile devient un voyage où je perds tout sens de la réalité et du temps et où l’héritage millénaire de mon pays demeure ma boussole, mon point de repère», indique cette artiste, dont le travail focalise toujours sur la femme, l’être intelligent, élégant, généreux et fragile.

Loubna Ayouche a quitté le Maroc il y a 20 ans pour aller sillonner le monde: de la France en passant par la Grande-Bretagne et la Russie avant de s’installer dans le pays arc-en-ciel. Mais, comme elle le souligne, «le Maroc ne m’a jamais quitté».

Peindre sur le tissu demeure la vocation de cette diplômée en langue et littérature anglaises que rien ne semblait prédisposer à naviguer sur les toiles, peignant des personnages ou des paysages tout en veillant à préserver l’équilibre subtil entre tradition et modernité. L’artiste ne cache pas son bonheur à voir ses modèles en soie portés comme des œuvres d’art. De la coupe à la peinture ou la broderie, elle supervise de près toutes les étapes de la production de ses œuvres, qu’elle veut un travail ouvert sur la création tout en respectant l’authenticité.

Après des participations distinguées dans de nombreuses expositions en Angleterre, en France, en Suisse et en Afrique du Sud, la styliste est aujourd’hui propriétaire d’une maison de mode, Loayo Art & Creation, qui a réussi à s’imposer dans le pays de Nelson Mandela.

Durant son temps libre, l’artiste marocaine préfère s’adonner à une autre passion qui est la sienne: la peinture. Elle est également sculpteuse et photographe. «La peinture a toujours été une grande passion pour moi», indique-t-elle, rappelant que ses tableaux ont été vendus pour la première fois à Londres en l’an 2000.

Pour elle, le patrimoine marocain inépuisable demeure son arme et sa base à partir de laquelle elle part dans sa conquête du monde de la mode en Afrique du Sud.

«C’est un monde où la concurrence est très acharnée», indique-t-elle, soulignant que le cachet marocain lui permet de donner à son œuvre un caractère à la fois singulier et unique dans les contrées lointaines d’Afrique australe.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 17/04/2018 à 15h13, mis à jour le 17/04/2018 à 15h16