Le Maroc était déjà dans le club restreint des pays dont le PIB est au-dessus des 100 milliards de dollars, le voilà avec un nouveau record. La Banque africaine de développement estime qu'en 2017, les revenus globaux du pays atteindront la barre des 120 milliards de dollars, en s'établissant à 121,4 milliards. En l'espace d'une décennie, le PIB, qui était de 65 milliards de dollars en 2006, a augmenté de 86,8%. Il s'agit d'une croissance annuelle supérieure à 4% et qui est assise surtout sur le secteur industriel. Il y a une certaine rupture par rapport aux décennies précédentes.
À la bonne santé des secteurs des services (banques, assurances et tourisme) est venue s'ajouter la bonne tenue de l'industrie automobile (une croissance annuelle de 25% en moyenne de son chiffre d'affaires à l'export depuis 2010), du secteur électrique et électronique, mais également de l'aéronautique (17% de croissance annuelle moyenne depuis 2010).
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Ces nouveaux relais de croissance présentent l'avantage d'être orientés quasi-exclusivement vers les exportations. Par conséquent, ils sont générateurs de croissance vertueuse, puisqu'ils rapportent autant de devises qu'ils renforcent les revenus du pays. De plus, ils permettent la création de milliers d'emplois. À lui seul, le secteur automobile compte réaliser un chiffre d'affaires de 10 milliards de dollars à l'export d'ici 2020.
L'Algérie figure également parmi les six premières économies africaines, grâce à ses importants revenus pétroliers. Le seul problème pour ce pays qui occupe la 4e place continentale, c'est que son économie s'est très peu diversifiée. Elle continue de tirer l'essentiel de ses 176 milliards de dollars du pétrole et du gaz uniquement. En plus de n'exporter que les hydrocarbures, la production locale couvre assez peu ses besoins locaux. De sorte que son déficit commercial atteint quelque 18 milliards de dollars.
Outre les deux pays maghrébins, c'est le Nigeria qui continue de se distinguer avec ses 581,5 milliards de dollars de PIB. Le pays commence à oublier la récession de 2016 et a renoué avec une légère croissance en 2017.
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Certes, l'économie du géant ouest-africain continue de reposer sur le pétrole, cependant elle s'est découverte depuis quelques années des penchants pour les services cinématographiques et l'industrie culturelle. L'Industrie agroalimentaire et du bâtiment continue de profiter de la base de consommateurs que constituent les 180 millions d'habitants. Le gouvernement nigérian mise sur les infrastructures, notamment la construction d'un important réseau ferré, pour relancer et renforcer la croissance. Néanmoins, le Nigeria fait face à son défi sécuritaire et comme tous les pays pétroliers, son PIB est trop dépendant des cours qui restent à un niveau bas.
L'Afrique du Sud avec son PIB de 276 milliards de dollars présente une économie plus résiliente que le Nigeria. En effet, l'économie sud-africaine est beaucoup plus diversifiée. Son secteur financier reste le plus important du continent, et le pays peut compter sur son industrie agroalimentaire et son secteur chimique et pharmaceutique. Actuellement, il cherche à renforcer cette diversification en attirant des constructeurs automobiles, notamment européens et asiatiques.
Selon la BAD, les deux autres pays classés par les plus importants revenus sont l'Égypte avec ses 263 milliards de dollars et le Soudan avec 123 milliards de dollars. Il s'agit de deux pays qui ont vu leur croissance se réduire ces dernières années à cause de leur dépendance totale ou partielle du pétrole.