Dans le Doing Business 2019, certains pays africains devancent plusieurspays européens, permettant de se rendre à l'évidence que le meilleur climat des affaires n'est pas forcément là où on l'attend. En effet, le Maroc (60e mondial) et le Kenya (62e) devancent de loin, le Luxembourg (67e) et la Grèce (72e), deux pays de l'Union européenne et l'Inde qui est la sième puisance économique mondiale.
De même, en se classant parmi les 30 premiers pays au meilleur climat des affaires, l'île Maurice et le Rwanda clouent au poteau la France et l'Espagne, mais également le Portugal, Israël, la Turquie. Aussi étonnant que cela puisse paraître, dans ce lot de pays qui se situent derrière le Rwanda et Maurice figurent le Japon et la Suisse, deux pays qui sont régulièrement cités en exemple en matière de gouvernance.
La question qui se pose est de savoir qu'est-ce qui caractérise des pays africains au point qu'ils présentent un climat des affaires que pourraient leur envier les pays les plus économiquement développés dans le monde. Il faut jeter un oeil dans le rapport pour voir les conclusions détaillées selon chaque pays.
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Le Rwanda, petit pays d'Afrique de l'Est de 12,2 millions d'habitants, a réussi a obtenir une note de synthèse de 77,88 points/100 et à se classer à la 29e place mondiale. Les points forts du Rwanda sont au nombre de trois: il est 2e mondial en matière de protection de la propriété industrielle et du commerce, 3e concernant l'accès au crédit et 14e pour ce qui est de la protection des droits des investisseurs minoritaires dans les sociétés.
Cependant, le Rwanda a de grandes marges à faire valoir concernant les permis de construction où il est classé 108e dans le monde, mais également pour ce qui est du commerce international où il occupe le 88e rang.
Pour ce qui est del'île Maurice, c'est incontestablement le pays africain qui joue sur plusieurs tableaux à la fois, ce qui lui permet d'être parmi les 20 meilleurs du globe en matière de climat des affaires. Ainsi, 21e en matière de lancement d'une entreprise, 15e pour les permis de construction, 6e concernant le système fiscal, 15e pour la protection des droits des actionnaires minoritaires dans les sociétés et 27e concernant l'exécution des contrats.
Pour sa part, le Maroc est un champion en matière d'autorisation de construire, critère pour lequel il fait partie des 18 meilleurs dans le monde. Son système fiscal également n'a rien à envier aux pays développés puisque, selon la banque mondiale, c'est le 25e le plus efficace dans le monde. Enfin, le troisième point fort du Royaume est la création d'entreprise et le lancement d'une activité: pour cet aspect, le Maroc occupe la 35e place sur 190.
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Dans les années à venir, il est évident que le Maroc pourra encore grapiller plusieurs places dans le classement en opérant des réformes dans les critères où il affiche un certain retrait. C'est le cas notamment des facilités à obtenir un crédit, seul critère où le Royaume se trouve au-delà des 100 meilleurs dans le monde. En effet, il y est classé 112e.
La marge de progression est moins importante pour les autres, mais il faudra également mettre l'accent sur la résolution des conflits commerciaux où le Maroc est 71e. Concernant, l'accès à l'électricité (6!e mondial), le commerce international (62e), la protection des droits des minorités dans les sociétés (64e) et l'exécution des contrats par voie judiciaire (68e), il y a également à faire.
Enfin, concernant le Kenya, ses points forts sont au nombre de deux seulement, notamment l'accès au crédit et la protection des droits des actionnaires minoritaires dans les sociétés, deux critères pour lesquels ce pays d'Afrique de l'Est se classe respectivement à la 8e et à la 11e place mondiale.