Crash d'Ethiopian Airlines: 276 millions de dollars de dommages réclamés par une française à Boeing

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Le 22/05/2019 à 22h00, mis à jour le 22/05/2019 à 22h03

Revue de presseUne plainte contre le constructeur aéronautique américain Boeing a été déposée par une famille française dont l'un des membres a disparu lors du crash du 737 Max d'Ethiopian Airlines en mars dernier. La famille réclame au constructeur américain 276 millions de dollars.

Nadège Dubois-Seex, veuve d'une des 157 victimes du crash du vol 302 d'Ethiopian Airlines du10 mars, a déposé une plainte contre le constructeur aéronautique américain Boeing.

Elle a tenu, mardi à Paris, une conférence de presse pour présenter son combat. Elle reproche à l’avionneur américain de ne pas avoir informé les pilotes du 737 Max des risques posés par le système antidécrochage MCAS de l’appareil.

La plaignante Nadège Dubois-Seex promet de ne pas abandonner son combat contre Boeing.

"C’est le combat de David contre Goliath, mais je ne lâcherai rien. Cet avion n’aurait jamais dû voler. Les pilotes avaient embarqué dans leur tombeau et se sont battus contre leur avion. 157 crimes auraient pu être évités par Boeing, uniquement guidé par le profit, la cupidité et la négligence. Mon mari a été la victime collatérale d’une décision cynique", affirme la première française à avoir porté plainte contre Boeing devant la justice américaine, affirme le quotidien français Le Figaro.

D’autres familles de victimes françaises, belges et marocaines étaient présentes. Ces familles sont d'ailleurs en train de se constituer en association, baptisée "Vol ET302: justice et solidarité", apprend-on de la même source.

L'avocat américain Nomaan Husain, spécialiste des crashs aériens et basé à Houston s’est rendu à Paris pour soutenir sa cliente, "une femme aussi fragile et douce qu’elle semble déterminée à porter le fer contre l’une des plus puissantes multinationales au monde", comme le rappelle son avocat. Ce dernier défend une douzaine de familles, notamment kenyane et américaine.

Pour sa cliente Nadège Dubois-Seex, il demande au titre des dommages et de la sanction pénale la somme de 276 millions d’euros.

"Nous avons divisé les 101 milliards de dollars de revenus annuels de Boeing par les 365 jours de l’année. En fait nous demandons un jour de revenus de l’entreprise. L’argent, c’est la seule manière d’atteindre Boeing puisque c’est la seule cupidité qui l’a guidé", soutient-il.

Le spécialiste de crashs aériens a estimé qu'il fallait frapper rapidement et sévèrement, "ce doit être un message pour toutes les autres entreprises, afin de décourager le choix du profit contre celui de la sécurité", affirme-t-il.

"Boeing a fait un calcul cynique, estimant que ça lui coûterait moins cher de payer des familles de victimes que d’arrêter la commercialisation de l’avion 737 Max", poursuit-il.

Selon les avocats américains de la plaignante, "la procédure, entamée ce lundi 20 mai devant le tribunal du district américain de Chicago, soutient que Boeing a négligé de correctement former les pilotes aux dangers et aux risques présentés par son nouveau logiciel MCAS (Système d'amélioration des caractéristiques de manœuvrabilité)".

En effet, la compagnie aéronautique a dernièrement reconnu que le logiciel de l'appareil Boeing 737 Max avait pu être l'un des facteurs du crash du vol d'Ethiopian Airlines ainsi que de celui du vol de la compagnie Lion Air le 29 octobre 2018 en Indonésie qui s'est crashé 13 minutes après son décollage et qui a tué les 189 personnes à bord.

Suite au crash du Boeing 737 Max d'Ethiopian Airlines du 10 mars dernier, tous les appareils de ce type ont été interdits de vol.

Par Karim Ben Amar
Le 22/05/2019 à 22h00, mis à jour le 22/05/2019 à 22h03