Les responsables britanniques cherchent par tous les moyens à atténuer l’impact du Brexit sur leur économie. Et à ce titre, le Royaume-Uni s'attaque activement au continent africain.
Ainsi, après les déplacements du Prince Charles et de l’ex-premier ministre Theresa May dans un certain nombre de pays du continent pour nouer des partenariats et repositionner Londres dans l’échiquier africain, c’est autour des dirigeants de la City de Londres, la première place financière mondiale, de courtiser les entreprises du continent, selon Bloomberg, en leur proposant une inscription à la cote de la plus grande place financière européenne.
Ainsi, les dirigeants de la City ont entamé une tournée au niveau des grandes places boursières africaines. Après Johannesburg, la première place boursière du continent, les dirigeants londoniens de la City devront se rendre à Nairobi (Kenya), à Luanda (Angola), Abidjan (Côte d’Ivoire), Le Caire (Egypte) et Casablanca (Maroc) dans le but d’attirer les entreprises africaines ayant des stratégies d’expansion à l’international de ses pays au niveau de la City dans le cadre des doubles cotations.
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Les dirigeants de la City ciblent plusieurs entreprises africaines dont: Ad Dynamo International (Afrique du Sud), Afriland Properties, Alpha Mead Groupe,… (Nigeria), BitPesa, Acorn Group,… (Kenya), Angola Energy Greentech, Aldeaia Nova,... (Angola), Cairo Three A, Eagle Chemical Group, Sambo Metals,… (Egypte) et Bricoma, Ama Detergent, 10 Rajed, etc.
Il faut souligner aussi que plusieurs entreprises africaines envisageaient de rejoindre Londres, la première place financière mondiale. C’est le cas de Airtel Afrique (la branche africaine de l’opérateur indien Bharti Airtel), MOD Resources (Botswana), BTP Hassan Allam (Egypte) Kropz (Afrique du Sud, National oil Corp of Kenya (Kenya), Dangote Cement (Nigeria), Econet Wireless, etc.
Pour les grandes entreprises africaines, la cotation au niveau de Londres permet de lever plus facilement des capitaux et d’avoir une notoriété plus grande.
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L’intérêt de la City pour les entreprises africaines pourrait être facilité par le fait que la plupart des places boursières africaines entretiennent des partenariats avec la Bourse de Londres. Nombre d’entres elles utilisent la plateforme de transaction électronique de London Stock Exchange.
A noter que la place de Londres accueille actuellement 115 entreprises africaines. Celles-ci ont une capitalisation boursière tournant autour de 165 milliards de livres sterlings. Ce qui fait de Londres, la seconde «place boursière africaine» après Johannesburg.
Seulement, pour Londres, le potentiel qu’offre l’Afrique est beaucoup plus important. Et face au Brexit, la City fait le maximum pour garder son attractivité auprès des investisseurs.
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Selon certains experts, le Brexit va coûter très cher à la place de Londres. Plusieurs banques, compagnies d’assurance et fonds d’investissements ont accéléré leur transfert de capitaux vers d’autres places financières européennes. Or, les finances et les services professionnels connexes rapportent annuellement environ 190 milliards de livres sterlings (245 milliards de dollars) soit 12% de l’économie britannique.
D’où la volonté des dirigeants de la Bourse de Londres de courtiser les entreprises africaines en sollicitant leurs cotations au niveau de la City.