A l’usine du cimentier, les activités se poursuivent comme l’on a pu le constater ce jeudi. L’on peut entendre le léger vrombissement des machines et voir une file de poids lourds venus s’approvisionner, comme si de rien n’était. Toutefois, le changement est bien perceptible à l’entrée : la clôture qui côtoyait la voie principale bordant l’usine, ainsi que le portail automatisé ont fait place à une longue file de tôles servant désormais de rempart à l’usine avec des gravas par endroit. Et un engin d’élévation s’affairait encore ce matin à trouver une place à un conteneur déplacé lors de l’opération.
Quelques employés trouvés à l’extérieur attestent que l’activité de l’usine a été très peu voire pas du tout affectée par l’opération. «Tout va bien», nous a-t-on confié. Mais, par mesure de prudence probablement, l’on se montre peu bavard sur la question. «Je n’étais pas de service cette nuit-là, c’est seulement à mon arrivée le matin que j’ai pu constater les dégâts», se justifie un employé, sans plus.
Néanmoins, nous parvenons à approcher un des gendarmes commis à la surveillance de l’usine. Après quelques hésitations il consent à se montrer un peu plus bavard. Il confirme que l’entreprise avait reçu une mise en demeure. «Oui, il y a eu une croix rouge sur la clôture, ce qui voulait dire qu’elle allait être détruite. Mais après l’entreprise a remis la peinture, on ne sait trop pourquoi».
A la question de savoir la raison pour laquelle c’est nuitamment, «aux environs de 3 heures du matin», selon des témoins, que la démolition a été menée, l’homme en tenue croit savoir que c’est «très certainement par mesure de sécurité». «La voie juste à côté est petite et très fréquentée. Il aurait fallu certainement en journée arrêter la circulation sur cette route qui donne directement accès à la zone industrielle, ce qui allait créer beaucoup de désagréments. Et il fallait aussi éviter les attroupements de badauds et éviter les vols» a-t-il expliqué.
Approchés, des responsables de Cimaf n’ont pas voulu se prononcer, nous recommandant de demander un rendez-vous afin d’obtenir une voix plus autorisée. Du côté des autorités, l’on avance avoir agi de bon droit, l’entreprise ayant, dit-on, été informée des mois à l’avance. L’opération qui a permis de libérer l’emprise de la voie publique devrait permettre de l’élargir, vu qu’elle dessert la zone industrielle et sert à rallier des agglomérations proches de la capitale économique ivoirienne.