La campagne de boycott des services et produits de Mauritel, filiale de Maroc Télécom, opérateur historique des télécommunications en Mauritanie, pourrait connaître une intensification à partir du premier jour du mois de ramadan, attendu vers le 15 ou le 16 mai. Cette entreprise est détentrice du réseau le plus étendu du pays et du plus important contingent d’abonnés dans le pays.
La campagne contre Mauritel qui a été initiée sur les réseaux sociaux (Facebook, WhatsApp) sous le thème «Khallouha Tfaless, Laissez-le tomber en faillite» a fait des vagues, dans la presse et au sein de l’opinion mauritanienne. Les animateurs de la campagne exigent désormais le rétablissement des forfaits internet illimités avant le début du jeûne musulman, faute de quoi ils boycotteront les services de l’entreprise à compter de cette date.
Ici, à Nouakchott, certaines voix, à l’image de la Fédération de football de la République islamique de Mauritanie (FFRIM) qui entretient un fructueux partenariat avec l’opérateur de téléphonie depuis quelques années, se sont élevées pour «dénoncer une campagne calomnieuse et exprimer sa solidarité avec un sponsor du football mauritanien, et un partenaire qui a largement contribué à sa renaissance».
Lire aussi : Mauritanie: une campagne de boycott cible la filiale de Maroc Telecom
Une sortie à travers laquelle la Fédération de football pointe du doigt «des mains mystérieuses et malintentionnées». Cependant, au-delà des frontières et dans une partie de l’opinion marocaine, ce débat semble prendre une nouvelle tournure. Illustration avec ce tweet qui annonce que «la filiale de IAM en Mauritanie, Mauritel, est victime d’une campagne de boycott probablement lancée par l’Etat».
La main invisible de la puissance publique serait-elle derrière le brusque réveil, ou même «la rébellion», des abonnés et usagers des services et produits de la filiale de Maroc Télécom en Mauritanie? Difficile de donner une réponse ouverte à une telle interrogation.
Cependant, un constat basique est largement partagé par les clients de la société: «les services sont de très mauvaise qualité. Une réalité vécue au quotidien», affirme MOC, un haut cadre employé dans le privé.
A.B., actif sur les réseaux de la société civile depuis plusieurs années, tempère, estimant que «les services offerts par les trois (3) opérateurs de téléphonie mobile en Mauritanie sont nuls. Pourquoi une campagne contre Mauritel uniquement alors que toutes ces entreprises doivent être logées à la même enseigne?»
Elles sont toutes victimes de la médiocrité de leurs prestations. Mais pour le moment, seule Mauritel fait face à un ultimatum. Une sommation diffusée dans des clips vidéo, des messages, des slogans et divers autres canaux de communication montrant des usagers jeunes et moins jeunes en ordre de bataille: «vous annulez la suppression des forfaits internet illimités, sinon, nous vous boycottons à compter du 1er jour du ramadan».
Les amendes pour «mauvaise qualité du service voix et DATA» prononcées de manière récurrente par l’Autorité de régulation des postes et télécommunications, à la faveur de ses missions périodiques de contrôle, frappent, elles, à chaque fois tous les opérateurs sans distinction.