Ces quatre missions - Soudan du Sud, République démocratique du Congo, Mali et Centrafrique - sont toutes en Afrique.
Un accord de principe avait été trouvé le week-end dernier entre les 193 pays membres pour octroyer pour les douze mois à venir 6,689 milliards de dollars à la quinzaine d'opérations de paix gérées actuellement par l'ONU et mobilisant environ 100.000 militaires au total.
L'approbation définitive de ce chiffre, en baisse de 122 millions de dollars par rapport à ce que réclamaient les experts financiers de l'ONU, a été retardée en raison de projets de réforme du secrétaire général Antonio Guterres, notamment dans le domaine du management, inclus dans les négociations budgétaires, selon des diplomates.
Le budget précédent, pour la période 2017-2018, avait été de 7,3 milliards de dollars.
Dans un communiqué, la mission américaine auprès de l'ONU s'est félicité de l'adoption d'un budget de maintien de la paix "responsable qui se traduit par des centaines de millions de dollars d'économies par rapport à l'année précédente tout en assurant que les missions sont financées de manière adéquate pour remplir leur mandat".
"ONU disciplinée"
"Le nouveau budget de maintien de la paix de l'ONU représente une réduction responsable des dépenses (...) Le monde a besoin d'une ONU disciplinée, efficace, qui puisse rendre des comptes et qui soit axée sur les résultats", a souligné l'ambassadrice américaine Nikki Haley, citée dans le communiqué de sa mission.
Parmi les missions actuelles de l'ONU dans le monde, les plus coûteuses sont la Minus au Soudan du Sud (14.581 hommes, 1,154 milliard), la Monusco en République démocratique du Congo ((17.177 hommes, 1,153 milliard), la Minusma au Mali (13,535 hommes, 1,099 milliard), et la Minusca en Centrafrique (12.718 hommes, 945 millions).
Le nouveau budget les affectera plus que d'autres. "Elles ont plus de moyens, on peut faire des ponctions". Et "18 millions de moins pour la RDCongo, c'est rien !", lance un diplomate sous couvert d'anonymat, pour qui le raisonnement est le même pour la Centrafrique avec "14 millions de moins sur un budget de près d'un milliard".
Pour réduire les budgets des missions, "on a piqué ici et là", précise-t-il. Tout est bon pour faire des économies, de l'utilisation de vacances de postes ou de retards dans l'achat de matériels.
"Depuis deux ou trois ans, les Etats membres pratiquent le réalisme" quand il s'agit de budgéter les opérations de paix, indique un responsable de l'ONU sous couvert d'anonymat.
Cette année, tout le monde a demandé moins que les demandes des experts financiers, précise-t-il. Les Etats-Unis voulaient les réduire de 195 millions, les Européens de 177 millions, les Africains de 192 millions. Au final, cela sera 122 millions de moins.
En juillet, plusieurs renouvellements de missions par le Conseil de sécurité (Darfour, Chypre, Somalie) sont attendus. Ils augurent, selon un diplomate, des débats difficiles entre ceux qui poussent à réduire et ceux pour qui certaines diminutions ne sont à réaliser "ni trop vite, ni trop tôt", au risque de relancer des exactions contre des civils.