De nos jours, le commerce international repose principalement sur la capacité des organisations à faire circuler des données, de manière fluide, au-delà des frontières et sans restriction. C’est dans cet esprit qu’ont lieu les travaux de la 8ème Conférence Internationale des Guichets Uniques, du 26 au 28 septembre à Marrakech, sur le thème «Les guichets uniques du futur au cœur de la transformation digitale et de la fluidification du commerce transfrontalier».
Dans bon nombre de pays, les acteurs du négoce international doivent réunir diverses informations et les présenter aux autorités publiques afin de satisfaire aux exigences réglementaires en cas d’importation, d’exportation et de transit. «Ces informations doivent souvent être soumises à plusieurs administrations différentes, dotées chacune d’un système particulier et des formulaires qui leur sont propres, explique Tarik Maaouni, directeur de l’organisation et Système d’information à l’ANP. Ces multiples formalités, et les coûts à engager pour s’y conformer, peuvent constituer une lourde charge à la fois pour les pouvoirs publics et pour les opérateurs, en plus d’entraver le développement du commerce international».
C’est là qu’intervient le guichet unique, un one-stop shop grâce auquel tous les renseignements ou documents relatifs aux échanges commerciaux sont présentés en un point d’entrée unique. «Le guichet unique permet de fluidifier les flux d’informations entre les opérateurs économiques et les pouvoirs publics en d’une plus grande harmonisation, ce qui permet d’accroître l’efficacité et la rentabilité des contrôles officiels et réduire les coûts à la fois pour les pouvoirs publics et pour les acteurs marchands», poursuit Tarik Maaouni.
Concrètement, la mise en place du guichet unique portuaire au Maroc a permis de raccourcir les délais de traitement de 14 à 7 jours, selon PortNet. «Le prochain défi consiste à connecter les guichets uniques africains entre eux pour permettre aux autorités et administrations de coordonner leurs contrôles», confie Youssef Ahouzi, directeur général de PortNet. La facilitation du commerce à l’échelle régionale peut s'avérer un véritable catalyseur en particulier en période de crise et ralentissement économique.
Selon une étude menée par la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), la Covid-19 n' a pas de réel impact sur la connectivité des ports africains. Dans trois ports africains pris pour exemple, à savoir, Lagos, Durban et TangerMed, les niveaux de connectivité ont bien résisté à la pandémie par rapport aux autres ports de la région, en dépit de la fréquence élevée des «blank sailings» (annulation d’escale ou de navire).