La Mauritanie abrite, ce week-end, les assises de la 31e session de la réunion des chefs d’états et de gouvernements de l’Union Africaine (UA), dans un contexte caractérisé par une grave sécheresse qui menace le cheptel et les personnes.
Pire «dans toute l’Afrique subsaharienne, la prévalence de la sous-alimentation augmente, passant de 20,8% en 2015 à 22,7% en 2016, alors que le nombre de personnes souffrant de ce fléau est de 200 millions à 224 millions pendant la même période».
Sur la base de ce constat désolant, le Réseau des organisations pour la sécurité alimentaire (un collectif d’ONG mauritaniennes) entend interpeller les dirigeants africains qui vont se réunir à Nouakchott dimanche, sur la question de l’insécurité alimentaire et les engagements non tenus. La conférence de Maputo de 2003 recommandait aux états africains de consacrer 10% des budgets nationaux au développement de l’agriculture.
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Celle de Malabo, organisée en 2014 engageait l’Afrique sur la voie «d’une agriculture compétitive et moderne contribuant fortement à l’élimination de la faim, à la réduction de la pauvreté et des inégalités».
ROSA va demander aux chefs d’états et de gouvernements réunis à Nouakchott «de traduire immédiatement tous ces engagements en projets bancables. Mettre en œuvre l’engagement relatif à l’accès à la terre au profit des femmes à travers un octroi de 30% des terres aménagées.
Arrêter le bradage, l’expropriation et l’accaparement des terres des petits producteurs africains. Harmoniser les outils de suivi des engagements, en particulier la nomenclature africaine. Impliquer la société africaine dans le processus d’élaboration des budgets nationaux».
Dans le cas de la Mauritanie, Mr Sarr Mamadou, président du Forum national des organisations de droits humains (FONADH), signale que «dès le mois de mai 2018, ROSA a tiré la sonnette d’alarme contre la faim qui menace les populations rurales, après 2 saisons de pluies désastreuses.
Dans tous les pays ou une telle situation sévit, on fait appel à l’aide humanitaire d’urgence, sauf en Mauritanie, où les autorités cachent l’existence d’une véritable crise alimentaire qui a commencé à décimer une partie du cheptel».