Sahel: Pour en finir avec les djihadistes, Paris envisage une solution radicale

Le 14/06/2019 à 15h36, mis à jour le 14/06/2019 à 15h51

Prise dans la spirale terroriste au Sahel, théâtre d'une multiplication des attentats, la France veut enrôler les Forces de ses partenaires européens.

Prise au piège du terrorisme dans la vaste bande sahélo-saharienne (soit une superficie de plus de 5 millions de kilomètres carrés), théâtre d’une multiplication des attentats avec comme épicentre le Mali, malgré la présence des 4500 éléments de »Barkhane» et des forces onusiennes, la France veut enrôler les Forces Spéciales de ses partenaires européens, selon une information rapportée hier soir, jeudi 13 juin, par l’agence britannique Reuters.

L’idée d’une fédération des forces spéciales européennes a été évoquée publiquement hier, par la ministre française des Armées, Florence Parly, lors d’un déplacement auprès des Forces Spéciales françaises, à Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques. Une visite axée sur le thème de la lutte contre le terrorisme.

«Le gouvernement français a déjà soumis cette idée aux partenaires européens, en lien avec les autorités maliennes, et les retours sont encourageants», selon Florence Parly.

«Si on ne stabilise pas le Mali, le Burkina Faso et le Niger, l’Europe aura durablement sur sa tête non pas une, mais deux épées de Damoclès: celle du terrorisme et des prises d’otages, et celle de la migration illégale, dont beaucoup transitent par ces territoires», a-t-elle averti. 

D’où la nécessité géostratégique «d’accompagner les forces armées sahéliennes après les avoir formées, y compris lorsqu’elles vont au combat, pas seulement dans les états-majors».

La ministre faisait allusion au G5 Sahel, force commune au Burkina Faso, au Mali, à la Mauritanie, le Niger et Tchad, dont l’opérationnalisation reste encore balbutiante.

Cette perspective est évoquée à un moment ou le chef de la diplomatie malienne, Tiebilé Drame, exprime le souhait de voir la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies au Mali (13.000 hommes) déployée au centre du pays en proie à des violences ethniques, avec un réel risque de désintégration de ce vaste territoire frontalier de six pays d’Afrique de l’Ouest et de l’Algérie.

Une menace de plus en plus crédible, dans la mesure où les milices d’auto-défense, initialement crées avec la bénédiction du gouvernement (c’est là un secret de Polichinelle) semblent désormais échapper au contrôle de Bamako.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 14/06/2019 à 15h36, mis à jour le 14/06/2019 à 15h51