Mauritanie: la sécurité en toile de fond d’une visite d’un émissaire malien

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Le 23/02/2017 à 19h12, mis à jour le 24/02/2017 à 13h02

Cette visite intervient après un rapt de quatre Mauritaniens à la frontière avec le Mali par des milices proches de l’armée malienne. Un incident que Nouakchott n’a pas du tout apprécié.

Volonté proclamée à l’occasion de toutes les rencontres du Groupe 5 du Sahel (G5), l’idée de la coordination entre les forces armées et de sécurité des différents Etats rencontre encore d’énormes difficultés sur le terrain.

Illustration, avec l’enlèvement il y a quelques jours, de quatre ressortissants mauritaniens à la frontière avec le Mali, par un groupe agissant pour le compte des forces armées et de sécurité de ce pays.

C’est à la suite à ce grave incident sécuritaire, à l’origine d’une vive polémique nourrie par les commentaires contradictoires du gouvernement, et les thèses de la presse locale bâties autour de divers témoignages recueillis à l’Est, qu’un émissaire du gouvernement malien est venu à Nouakchott mercredi. Soumeilou Boubey Maiga, ministre Secrétaire général de la présidence de la République du Mali, a été reçu en audience par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, auquel il a remis un message écrit du chef de l’Etat malien, Ibrahim Boubacar Keita.

Ayant fat carrière au sein de la haute administration dans le contexte trouble des 25 dernières années au Mali, Maiga, journaliste de profession, a assumé des fonctions à la sûreté nationale et a été ministère des Affaires étrangères et ministre de la Défense.

Un background qui justifie largement une réputation de spécialiste de la diplomatie sécuritaire.

Le message transmis au président mauritanien traite «du rapport étroit existant entre la sécurité et la stabilité des deux pays». A travers la grille d’un langage moins diplomatique et plus direct, le ministre Secrétaire général de la présidence malien est venu calmer la colère de Nouakchott, qui n’a pas du tout apprécié l’enlèvement de 4 ressortissants mauritaniens à NBeikit Lehwach (localité mauritanienne située à 1.400 kilomètres à l’Est de Nouakchott, près du Mali) à la mi-février.

Les «victimes» de ce rapt sont accusées d’avoir commis un vol de camion en territoire malien pour le planquer en territoire mauritanien.

Mais face à ce genre de situation, les autorités mauritaniennes auraient souhaité une plus grande coordination dans le cadre d’une action commune.

Au-delà de cet incident, il faut également rappeler que Nouakchott accueille plusieurs responsables de la rébellion touarègue. Un fait souvent mis en avant par la presse des bords du fleuve «Djoliba» pour montrer «la duplicité et le double jeu de la Mauritanie» dans le cadre du combat pour la sécurité et la stabilité sous-régionale.

Le Mali et la Mauritanie ont des frontières communes poreuses de plus de 2000 kilomètres. Ces 2 pays sont membres du G5 du Sahel aux côtés du Burkina Faso, du Niger et du Tchad. Cette organisation sous régionale a pour objectif la mutualisation des actions de développement et la coordination de la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 23/02/2017 à 19h12, mis à jour le 24/02/2017 à 13h02