Les pays d’Afrique subsaharienne ont fait de gros efforts en faveur de l’abolition de la peine de mort, selon le dernier rapport de l’ONG de défense des droits humains Amnesty International (AI), portant sur le recours à cette sentence et qui présente une photographie de la situation à travers le monde.
Ce document annuel informe que «20 pays de l'Afrique noire ont fait leurs adieux à cet abominable châtiment» et invite les Etats d’autres endroits du monde à suivre l’exemple de l’Afrique subsaharienne.
Le rapport signale que «la Guinée est le 20e pays d’Afrique subsaharienne à avoir tourné le dos à cette pratique». Au même moment, la législation pénale du Kenya a délié les mains des juges en abrogeant l’obligation qui leur était faite de prononcer la sentence capitale dans les cas de meurtre établis.
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Le document encourage également le Burkina Faso, le Tchad et la Gambie, Etats sur la voie de l’abolition. Banjul a signé un moratoire l’engageant à ne plus exécuter des prisonniers en attendant la mise niveau de la législation pénale qui sera bientôt expurgée du monstre.
Ainsi, pour Salil Sheity, secrétaire général de l’ONG «du fait des progrès enregistrés en Afrique subsaharienne, cette région continue de représenter une source d’espoir en ce qui concerne l’abolition. Les dirigeants de certains pays de la région ont pris des mesures qui permettent d’espérer que le châtiment le plus cruel, inhumain et le plus dégradant qui soit, sera prochainement aboli».
Cette tendance à l’abolition de la peine de mort en Afrique est illustrée par quelques chiffres tirés du rapport d‘Amnesty International.
En 2016, cinq Etats d’Afrique subsaharienne ont mis à exécution la peine capitale. En 2017, ce nombre est tombé à seulement deux (2) pays.
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Exposant la situation à travers le monde, le rapport de l’ONG signale qu’en 2017 «993 exécutions capitales ont été constatées dans 23 pays, soit 4% de moins qu’en 2016 et 39% de moins qu’en 2015».
Toutefois, dans le cas de la Guinée, même si le rapport ne le dit pas, la question des droits de l’Homme reste une source de vive préoccupation.
Car, en dépit de l’abolition de la peine de mort, les forces de défense et de sécurité tirent systématiquement sur la foule et font des victimes à chaque manifestation populaire, ignorant ainsi les techniques de maintien d’ordre. Ce qui est quand même infiniment plus grave qu’une décision de justice comportant la peine de mort.