Contrairement aux idées reçues, les deux gisements de gaz qui ont fait l’objet d’un accord entre le Sénégal et la Mauritanie sont distincts. Bien que proches, ils appartiennent à chacun des deux pays. Mais en convenant de mettre sur pied une plateforme commune, le 9 février dernier, les deux pays frontaliers réduisent de moitié la facture d’exploitation du champ Grand Tortue-Ahmeyim (GTA).
Selon Abderrahmane Marrakchy, président du groupe parlementaire pour la bonne gouvernance des ressources naturelles en Mauritanie, «ce n’est un secret pour personne. Ces accords sont une exigence des opérateurs, parce que contrairement à ce qu’on pense, ce n’est pas un gisement qui est commun au Sénégal et à la Mauritanie. La Mauritanie a son gisement et le Sénégal le sien. Mais ils sont tellement proches l’un de l’autre qu’il est beaucoup plus économique de faire une plateforme commune de liquéfaction de gaz naturel. Cet accord est davantage un arrangement technique que politique qui va permettre à l’opérateur d’agir le plus rapidement possible», a-t-il ajouté.
Rappelons que cet accord signé au cours de la visite de travail du président Macky Sall auprès de son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, est relatif a l’exploitation du champ gazier offshore de Grand Tortue-Ahmeyim (GTA). La facture globale devait être arrêtée à 7 milliards de dollars. Mais grâce à cette plateforme d’exploitation commune, le Sénégal, tout comme son voisin du nord, économise 3,5 milliards de dollars d'amortissement.
«Si on fait une plateforme pour chaque pays, les coûts vont doubler et les bailleurs de fonds ne seront pas très chauds. Surtout, cela va retarder l’exploitation de nos gisements», a précisé le parlementaire mauritanien.