En visite en Mauritanie, le PDG de Total, Patrick Pouyanné, accompagné d’une délégation de haut niveau, comprenant notamment le directeur de la branche exploration-production pour la région Afrique, Guy Maurice, a fait le voyage de Nouadhibou (nord) mercredi dernier, pour une audience avec le président Mohamed Ould Abdel Aziz.
Une rencontre organisée «sous le sceau de l’urgence» remarque la même source. «Pourquoi un tel empressement? L’achat de quelques permis pour la recherche offshore justifie-t-il le déplacement du PDG en personne pour discuter avec le président?»
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Apportant une réponse à ces interrogations, le site d’infos en ligne enchaîne «renseignement pris, Total serait sur le point d’acquérir auprès de BP la majorité des actions du champ gazier transfrontalier (Sénégal/Mauritanie-Grand Tortue/Ahmeyim), la société anglaise ne gardant qu’un pourcentage symbolique.
Cependant, pour réaliser cette session d’actifs, l’accord de la Mauritanie est indispensable».
Mais au-delà de la nécessité de l’aval de Nouakchott pour la validité juridique de l’opération, Le Calame tente une projection politique, évoquant une éventuelle contrepartie qu’exigerait le régime mauritanien pour donner son accord à la transaction.
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«En position de force, Ould Abdel Aziz va certainement négocier ferme avec l’ancienne puissance coloniale pour soit obtenir des garanties après son retrait du pouvoir, soit bénéficier du silence bienveillant de Paris et tripoter la Constitution pour un 3e mandat (une option à laquelle il pense, mais il ne sait toujours pas comment s’y prendre) et la France se laisserait faire pour protéger ses intérêts. Pour l’heure, une chose est sûre: le staff dirigeant d’une entreprise de la dimension de Total ne se déplace pas pour rien. Les jours à venir nous édifieront».
Le gisement gazier offshore transfrontalier «Grand Tortue/Ahmeyim» est un site de classe mondiale, avec des réserves estimées à 450 milliards de mètres cubes, découvert en 2016 par la junior américaine «Kosmos Energy».